André :
« – L’église aussi mon
 père, a je crois, eu au cours de son existence, beaucoup de sang sur les
 mains. »
Monsieur le Curé :
« – Je te l’accorde, l ‘église le reconnaît. Des erreurs ont été commises au nom de dieu au cours
 des siècles. Chaque jour nous essayons de les réparer. Le Pape actuel se bat
 pour qu’elles ne se reproduisent plus, au moins chez nous, les Catholiques . Les communistes continuent aveuglément d’appliquer leur doctrine
 insupportable. Elle est indécente. Cette erreur les détruira, on ne tue pas les gens
 impunément aujourd’hui.
Si tu acceptes les
 conditions que nous exigeons de toi en gage, nous te laisserons mettre un
 programme en place avec ton équipe mais nous l’avaliserons. Monsieur Malveau
 t’apportera également son soutien. Tu seras notre porte paroles dans un village
 à l’union retrouvée avec des obligations, des devoirs et des objectifs sociaux
 et économiques à réaliser.
André :
« – Merci, je suis
 convaincu, je serai présent lundi matin à cette réunion. Germaine portera mon
 accord dès cet après-midi au château.
Monsieur le Curé :
« – Bien André, ces
 choses me plaisent, retrouvons-nous dès lundi. »
André :
« – Non, mon père, nous
 nous voyons dimanche à la messe et vous déjeunez ensuite à la maison, ne
 l’oubliez pas.
Monsieur le Curé :
« – Bien sûr que non,
 mais je suis vieux et mon cerveau a de plus en plus de mal à se souvenir de
 tout. À mon âge c’est normal et je ne suis pas le
 seul malheureusement… Je vais te demander de me laisser, car demain, j’ai la
 visite de mon chef de diocèse et s’il me demande mes comptes, je veux qu’ils
 soient à jour, sinon je me ferai tirer les oreilles.
André :
« – Pas à votre âge mon
 Père, ils n’oseraient pas. Je vous souhaite une bonne journée, à
 dimanche. »
André quitte le bureau du
 Curé très heureux de la tournure des évènements. Il doit donc démissionner
 rapidement de ses fonctions au parti. Il va envoyer une lettre à chacun des
 adhérents de sa cellule, à sa direction départementale et ensuite il dévoilera
 sa lettre dans l’Angérien pour que tous sachent la réalité de ses choix. Aujourd’hui je n’ai
 rien à perdre. Je me fâche avec le parti, mais je gagne beaucoup d’autres amis.
Il quitte la cure d’un pas
 alerte et ne pense même pas à aller saluer ses enfants. Pierrot l’aperçoit en
 tournant la tête, comme une silhouette furtive qui rase les murs. Tiens, il est
 venu se confesser, Monsieur le Curé a du avoir un sacré travail se dit-il.
A cet instant, Monsieur le Curé
 est sorti de son bureu et vient vers lui pour constater l’avancée du travail.
Pierrot :
« – Mon père est venu
 se confesser Monsieur Le curé, il va vous falloir une semaine entière ?
Monsieur le Curé :
« – Nous n’en sommes
 pas encore là, mais il a enfin compris quel était le chemin à suivre pour
 continuer le sien. Quelques moutons peuvent s’égarer du chemin de la
 foi, les meilleurs parfois, mais ils regagnent souvent la bergerie seuls.
Pierrot en se marrant
 avec Gros Sel:
« – Papa en mouton,
 c’est une première. »
Comme il est midi, il sort un sac ou sa mère a préparé de quoi se sustenter et le partage avec Gros Sel
 avant d’aller disputer une partie de football entre les arbres de la place de
 l’église. Tout l’après-midi, ils continuent de remplir leurs poches de cadeaux, Monsieur le curé,  veut qu’elles
 soient terminées avant ce soir. Vers cinq heures, c’est chose faite et ils se
 retrouvent libres avant de rentrer chez eux.
N’ayant rien d’autre à
 faire, ils passent saluer le docteur Melchior et le papillon puis rentrent à la
 maison tranquillement.
Ce vendredi, le Procureur de
 Poitiers, arrive à la gare d’Austerlitz avec son dossier dans sa petite valise
 en cuir. Il est midi. Il saute dans un taxi et se rend  directement place royale. Il va
 déjeuner dans un excellent restaurant du quartier qu’il connaît bien. Il en
 profite pour relire une énième fois son dossier. Il espère bien repartir avec
 des pouvoirs territoriaux spéciaux.
À quatorze heures, il attend dans le petit
 salon de réception, juste à côté du bureau du chef de cabinet du ministre. Plus
 loin, une autre personne est assise et attend également. Un huissier
 introduit l’autre visiteur avant lui. Après une quinzaine de minutes, il est
 appelé à son tour. Après les salutations protocolaires d’usage, l’autre personnage lui
 est présenté.
Il s’agit d’un colonel
 responsable de service de sécurité de la DGSE. Déjà le procureur sent le vent
 du boulet au-dessus de sa tête. N’ayant aucun reproche à se faire, il se lance
 preuve à l’appui dans une explication en faisant la synthèse de son enquête. Le
 colonel écoute avec respect et demande à consulter les documents qu’il
 feuillette avec intérêt. À la fin de son monologue, le chef de cabinet le
 remercie de la précision de ses informations. Puis, il se tourne vers le
 colonel et lui demande :
Le chef de cabinet :
Mon colonel ce sont bien,
 les mêmes informations ?
Le colonel :
Monsieur le Directeur du
 cabinet :
« – Ce sont
 malheureusement pour monsieur le Procureur ce que nous savons. Le Comte de le
 Fenière travaille sous mandat de l’ONU, sur un dossier top secret. Personne
 ne peut l’approcher, il n’a pas l’autorisation de partager ses découvertes et
 ses recherches avec qui que se soit. Partout où il va, chaque pays doit lui
 porter assistance et protection.
Ce dossier que vous me
 présentez est un brûlot qui, s’il venait à être découvert pourrait vous conduire
 devant la cour de sûreté de l’état pour espionnage. Monsieur le Procureur,
 votre prudence vous a sauvé la tête.
Je vous conseille de brûler
 ce dossier, de l’oublier, de faire arrêter toutes les recherches de votre conservateur
 et nous allons envoyer la DGSE saisir toutes les pièces en sa possession et les
 remettre à monsieur le Comte de la Fenière. C’est un dossier qui ne dépend en
 France que du palais de l’Elysée.
Aujourd’hui, sa maison est
 protégée par des policiers en civil. Il en est de même dans chaque
 pays ou il séjourne. Ne jouez pas avec le feu et oubliez cette anecdote. »
Le Procureur imagine bien
 dans quel guêpier, il a failli se mettre. Le colonel se lève et prend aussitôt
 congé en saluant le chef de cabinet ainsi que le Procureur.
Dès qu’il est parti le Chef
 de Cabinet lui dit :
« – Vous avez bien fait
 de m’appeler. Nous avons eu chaud.»
Le Procureur :
« – Mais comment est-il
 au courant de ce dossier. »
Le Chef de cabinet :
« – C’est simple, dès
 que j’ai eu connaissance de votre dossier, j’ai pensé qu’il fallait se faire
 couvrir par nos services secrets. Le retour a été immédiat et sans appel.
 Trente minutes après, il était dans mon bureau. Oubliez cette affaire, même si
 je veux bien convenir qu’elle est incroyable. C’est aussi pourquoi, elle est
 aussi sensible et que les recherches ont été confiées au plus grand spécialiste
 mondial. »
Le Procureur prend congé et
 se retire immédiatement. Pour une fois qu’il avait décroché un vrai dossier…
 Enfin je suivrai cette histoire de loin se dit-il.
Dans l’après-midi, le
 laboratoire est envahi par les forces spéciales de la DGSE et tous les
 documents, photos, analyses sont saisies pour être remises au Comte de la Fenière.
L’affaire est classée, et
 plus personne n’est autorisé à en parler publiquement. Le Conservateur est
 muté deux mois plus tard à l’autre bout de la France bénéficiant d’une
 promotion exceptionnelle et l’affaire se clos définitivement.
Le week-end se passe sans
 souci majeur. Le Réveil, ce dimanche est en déplacement et gagne encore pour
 le plaisir de ses supporters, ils ont 4 points d’avance. Le Président du club
 est aux anges et le fait savoir. Dimanche prochain, il y aura du monde au stade
 et sa cagnotte va grossir encore, pour le bonheur du trésorier qui voit la
 balance de ses comptes pencher enfin du bon côté.
À la messe du dimanche,
 André est aussi adulé que le  vieux curé. À la fin de l’office, toute la famille et
 Monsieur le Curé traversent le village à pied jusqu’à la ferme. Tout au long
 du chemin, tous s’empressent de venir les saluer. Comme la dernière fois,
 ils ont fait une station à la pâtisserie en attendant sagement leur tour.
À la maison, André dialogue longuement avec son confesseur, expliquant comment il a été
 embringué par son père et ses amis au retour de son service militaire. Il lui décrit les lavages de cerveau,
 l’embrigadement qu’il a subi sans s’en rendre compte et cette impossibilité
 d’en sortir. D’ailleurs, il craint le retour de bâton de ces anciens camarades à
 qui, il doit bientôt expliquer son choix.
À table, le vieux Curé se
 régale. Les femmes ont mis les petits plats dans les grands. Le vieux curé est
 gourmand et ne se prive pas de féliciter Germaine et la grand-mère pour la
 qualité de leur cuisine. Un peu avant l’heure des vèpres, André le raccompagne
 chez lui. Il est radieux et son bonheur, fait plaisir à voir.
Le
 lendemain matin, chacun vaque à ses occupations. Pierrot est
 pressé et bouscule son petit frère qui ne comprend rien à cette précipitation
 matinale. Tu comprendras tout à l’heure lui glisse t-il. À 8 heures 50,
 il est en attente devant la porte principale de l’école. Quand elle s’ouvre, il se
 précipite dans la classe  attendant que chacun soit rentré, et que le maître
 soit prêt.
Le
 maître :
« –
 Ouvrez vos cahiers. »
Pierrot
 lève la main
Le
 Maître :
« –
 Oui Pierrot. »
Pierrot :
« –
 Est-ce que je veux vous parler discrètement. »
Le
 maître :
« –
 Avance jusqu’à moi. »
Pierrot
 s’avance et explique au Maître que devant la porte de l’école, il y a quelqu’un
 avec les objets en photo dans le journal et le papillon.
Le
 maître le croyant à peine :
« –
 Tu en es sûr Pierrot ? »
Pierrot :
« –
 Vous n’avez qu’à vérifier, mais ne traînez pas, il pourrait repartir. »
Le
 maître :
« –
 J’y vais, je te confie la garde de la classe. »
Le
 maître saisit la clef et se dirige vers la porte d’entrée. Il l’ouvre et se
 retrouve devant un monsieur d’un certain âge, vêtu de noir des pieds à la tête
 qui porte une cage recouverte d’un tissu de velours noir et d’une petite valise.
Le
 maître :
« –
 Vous venez de la part de Pierrot ? »
Le
 Professeur :
« –
 C’est exact Monsieur, vous êtes son Maître. »
Le
 maître :
« –
 Je ne sais pas si je le suis vraiment, mais j’essaie.
Le
 Professeur sa carte à la main :
« –
 Je peux entrer, voici ma carte. »
Le
 maître en lisant la carte :
« –
 Bien sûr Monsieur. Je peux vous aider. »
Le
 Professeur :
« –
 Prenez la cage, mais attention, n’enlevez pas sa protection, le papillon
 pourrait avoir peur.
Le
 maître :
« –
 Suivez moi s’il vous plaît, jusque dans la classe ! »
Le
 maître referme la porte à clef, et retourne vers sa classe, suivi de Professeur. Il place une table de chaque côté du bureau. La cage, toujours
 recouverte d’un tissu de velours noir est placée au milieu du bureau, la
 valise est ouverte. Le Professeur retire les os, les bols, les pierres taillées et la dent
 ainsi que le linceul noir de la cage. Le papillon apparaît majestueux et comme
 une star, il profite de la lumière pour montrer son extrême beauté. Le maître
 et les élèves sont suffoqués par sa grâce et le font savoir en choeur par un OH éloquent….
Pierrot
 a regagné sa place, il a reconnu le professeur de la Fenière.
Les
 choses sont bien en place et chacun attend avec impatience de pouvoir s’en
 approcher.
Le
 Maître aux élèves:
« –
 Chacun de vous va bien regarder ses objets et ensuite vous les reproduirez en
 dessin cet après-midi, donc regardez-les biens. Puis, s’adressant au
 Professeur:
Le maître:
“- M’autorisez vous à prendre quelques photos ? »
Le
 Professeur :
« –
 Oui Maître mais pas d’éclairs, il risquerait de prendre peur et de se blesser. »
Le
 Professeur :
« –
 Si vous le permettez Maître, en tant que paléontologue, je peux faire un cours
 aux enfants. »
Le
 Maître :
« –
 Je n’aurai jamais osé vous le demander Professeur. Je peux brancher mon magnétophone ?»
Le Professeur:
“- Mais vous êtes ici chez vous, faites donc !
Bien
 les enfants, je me présente, je suis le Professeur Richard D’Alembert de la
 Fenière,   je suis en retraite
 et j’ai passé ma vie à faire des recherches sur l’art préhistorique. Suite à la
 demande de vos petits copains, nous avons décidé que je viendrais vous
 présenter ces objets dans seul but, de vous apprendre les secrets de la
 préhistoire, à condition que votre maître accepte cette intrusion dans ses
 cours.
Le
 maître :
« –
 Je vous en prie Professeur, je suis votre obligé… »
Le
 Professeur :
« –
 Votre Maître suit un programme qui lui est imposé, donc vous survolez ces
 sujets mais, si vous continuez de brillantes études, vous apprendrez par le
 détail, ce monde magnifique qui a défini et construit les bases de notre
 civilisation actuelle.
Aujourd’hui
 devant vous, il y a un papillon dont l’âge approche les 75000 ans. Comment
 a-t-il survécu, nous ne le savons pas encore, mais il provoque de grandes
 convoitises et nous devons être très prudents. Vous comprendrez donc les
 précautions que nous devons prendre. Pris de court maître, je n’ai pas eu le
 temps de préparer un texte donnant les détails que nous avons sur cette espèce
 de papillon, mais je vous l’enverrai.
En ce qui concerne les
 ossements se sont ceux d’un jeune dinosaure de 35 tonnes. Je peux vous
 certifier qu’il s’agit d’un Tyrannosaurus
Nous avons sa dent, c’est
 une canine et plusieurs os de différentes grosseurs. Ce sont des carnassiers,
 des bêtes dangereuses qui ont disparu à la fin de l’époque glaciaire, il y a
 75000000 d’années.
Ils avaient un corps énorme,
 deux bras peu développés par apport au reste de leur corps avec au bout des
 sortes de mains aux griffes très puissantes servant à agripper leurs proies.
 Leurs têtes étaient petites et leurs cerveaux peu développés. De ce fait, nous
 pensons qu’ils n’étaient pas très intelligents. Il n’y avait pas assez de place
 pour que les cerveaux se développent,mais ils n’étaient pas idiots non plus.
Ce ne sont que des
 suppositions, vu leur âge nous ne savons pas grand chose sur eux et c’est la
 raison qui m’a poussé à reprendre du service. Je vais d’ailleurs organiser une
 nouvelle expédition de recherches bientôt.
Par compte, ils avaient une
 dentition conséquente avec des dents nombreuses de  vingt centimètres de longs, regardez celle-ci, sa longueur,
 son diamètre, sa forme. C’est le seul animal à en posséder autant et d’aussi
 grosses. Certaines avaient l’extrémité supérieure en la forme d’une couronne
 épaisse agissant comme une presse pour écraser les aliments ou les membres de leur adversaire dans un combat.
Celui-ci par exemple a livré un combat avant de mourir et a mordu son ennemi avant de succomber. Il reste, collé à la dent des fragments de peau différents des siens.
Le reste de leurs corps se
 composait d’une très longue queue qui était aussi une arme redoutable pour
 leurs ennemis. Deux pattes puissantes supportaient le reste du corps, Elles
 avaient à la base, deux pieds composés de trois gros ergots sur le devant et
 derrière, un autre plus petit, mais d’ailleurs inutile. Vous remarquerez la
 fraîcheur de la conservation de ces restes, qui sont uniques au monde.
Le
 Professeur pendant une heure explique les choses et répond aux questions
 des enfants qui se sont lâchés rapidement.
Le maître a utilisé ses
 soixante-douze poses de son appareil photo. . Il a enregistré toute la conférence avec son petit
 magnétophone de poche. Il est satisfait de l’excellente qualité des
 informations dispensées par le Professeur avec justesse, toutes ont été mises au niveau de leur compréhension.
Chaque chose est expliquée
 par le détail, et tous les enfants ne désirent plus qu’une chose, dès la fin des cours, oublier la chasse aux
 papillons, pour aller chercher des restes de dinosaures.
Leur grande plus grande surprise est de découvrir
 qu’il existait une centaine d’espèces différentes. Il y avait des omnivores,
 des carnivores et des herbivores. Mais, d’apprendre que la poule est une
 descendante directe d’une de ces espèces, les  trouble singulièrement.
Le
 maître est ému de cette rencontre, qu’il n’aurait jamais osé imaginer même en
 rêve. La dernière demi-heure est consacrée à l’information des petites classes.
 Seuls les maîtres posent cette fois des questions, auxquelles répond le
 Professeur  avec beaucoup de grâce et une grande courtoisie. Chacun d’eux, prend
 aussi quelques photos.
À
 onze heures, le Professeur  se retire. Son chauffeur vient garer sa voiture devant
 l’école. La cage est chargée ainsi que la valise et elle prend la route qui les conduira directement à la gare.
Le
 maître remercie Pierrot, de ce qu’il vient faire pour l’école. Il  lui demande
 comment il est deveu l’ami de cet homme, si parfait, si érudit, d’une si grande
 compétence scientifique, qui aura consacré sa vie à la recherche.
Il
 laisse jusqu’à midi, aux enfants pour terminer leur travail. En fin de matinée,
 il décide de repousser les dernières compositions au lendemain et que cet
 après-midi, ils parleront de ce qu’ils ont vu et entendu ce matin. Ils vont
 faire des recherches sur ce papillon surprenant qui est venu jusqu’à eux après
 un aussi long voyage et essayer de décorer la classe de dessins, sur ce qu’ils ont vu et appris ce matin.





