La preuve par 9………………………………………Episode 49

Ils prennent congé du
docteur, rentrent chez eux et font leurs devoirs en attendant l’heure du
déjeuner sans que personne n’est rien à leur dire. Les leçons sont apprises, la
toilette est faite et la chambre rangée.

Quand Germaine entre à la
maison, elle fait réciter comme chaque soir à chacun, les leçons apprises par
cœur. La grand-mère s’occupe davantage de Gros Sel, il n’a qu’une récitation à
apprendre. Il la sait d’ailleurs à la perfection. Germaine est une fois de
plus, agréablement surprise de cette nouvelle attitude depuis quelques jours. Elle
range son linge dans sa chambre et descend vaquer à ses occupations de fin de
journée.

Pierrot :

« –
Maman ! »

Germaine interrogative:

« – Oui
Pierrot ? »

Pierrot :

« – Le maître nous a
demandé de lire des histoires sur l’ère zéro à – 5000, il faudrait que tu me
procures des livres, j’ai un devoir à faire sur cette époque. »

Germaine étonnée :

« – Tiens…C’est dans le
programme ? »

Pierrot :

« – Non, mais il nous
apprend à faire des analyses comme ils font au collège pour l’année
prochaine. »

Germaine :

« – Bien ! Je dois
retourner à Saint-Jean demain et je t’en ramènerai de la bibliothèque. Mais,
monsieur le curé pourrait t‘aider, il a tout ce qu’il faut sur l’an zéro »

Pierrot :

« – Tapioca s’en occupe
de son côté. »

Germaine :

« – Tiens, elle
réapparaît ta chérie ! »

Gros Sel :

« – Tu retardes Maman
c’est la Goulue qui tient la corde, c’est la nouvelle élue. »

Germaine est amusée :

« – Qui est cette La
goulue qui a les faveurs de mon fils ? Où habite t-elle ? je n’en ai jamais entendu parler. Au
train où vont les choses, je vais apprendre qu’elle est descendue du
ciel pour vous offrir ce beau papillon.»

Gros Sel :

« – Bingo maman, c’est
simple, ce soir quand il fera bien nuit, regarde bien le ciel, fixe l’étoile
polaire et compte jusqu’à la quatrième étoile sur sa droite. C’est là que dort
chaque soir Pierrot avec sa copine. Il est amoureux fou. »

Pierrot écoute Gros Sel, il
adore l’humour de son petit frère.

Germaine maline :

« – Je crois que je devrais
demander à Tapioca de m’en parler. »

Gros Sel :

« – Tu es folle ou
quoi, elle n’est pas au courant, tu vas faire exploser la bombe. »

Pierrot :

« – Bon, arrête Gros
Sel, maman a autre chose à faire que d’écouter ton délire pour rendre jalouse
Tapioca. C’est sa dernière invention et l’autre est une teigne, Elle est tombée
dans le panneau et bonjour les dégâts. »

Germaine en
bonne-maman :

« Tu veux que je lui
parle, entre femmes… »

Pierrot :

« – Ce sont mes
affaires maman, je ne mêle pas des tiennes. Laissez-moi tranquille, j’ai du
travail, c’est bien plus important que mes amours avec Tapioca. N’oublie
pas mes livres demain, merci maman. »

Germaine :

« – Ah, j’oubliais ce
matin, je suis allé à Saint-Jean. Je connais bien le conservateur du musée. Je
lui ai montré ce que vous aviez trouvé dans les collines du château d’eau. Il a
été surpris et garde les ossements pendant 48 heures. Il passe samedi à Loulay, il viendra à la maison pour nous les ramener. »

Pierrot :

« – Mais c’est
incroyable, comme vous croyez avec papa, être obligé de nous couver comme des
poules. Ces choses sont à nous, pas à vous.

Germaine mécontente de
sa réflexion:

« – Je suis encore ta
mère et ton père est ton père. Tu as quatorze ans et tu es mineur. Je ne sais
même pas, si ce ne sont pas des ossements humains. Je préfère être tranquille.
Vous trouvez des objets préhistoriques dans une colline qui a vingt ans. Ce sont des terres qui ont
été retirées du sol quand ils ont construit l’usine. Je l’ai vu, j’étais
présente, j’étais encore gamine. Avant, il y avait des champs immenses remplis
de coquelicots, c’était un endroit superbe où nous allions nous promener avec
mes parents. C’était plat, comme la ligne droite de la lignate. Nous avons été jeunes aussi Pierrot, l y a un moment où le vase déborde et depuis quelques jours, ce
n’est pas le vase qui déborde c’est la mare de la cour.

Vous vous êtes mis à
travailler à l’école comme jamais. Je viens de voir le cahier de Gros Sel.
Depuis Quinze jours, il n’a que des très bien. La maîtresse a mis un mot
de félicitation la semaine dernière. Il ne me l’a même pas montré. Ce n’est pas
dans ses habitudes.

Je suis passé à la
charcuterie, La maman de Saucisse m’a dit sa satisfaction de le voir travailler si
bien et, je suis prêt à parier que si je demande aux parents de Gros
lard et de Tapioca, ils me diront la même chose. Je ne vais pas m’en plaindre,
mais je sais que depuis l’histoire du papillon, il s’est passé un
événement qui vous a tous transformés puisque vous étiez tous ensemble, ce
jour-là. »

Pierrot attentif aux paroles
de sa mère, joue au crédule :

« – Quel jour
Maman ? »

Germaine :

« – Ne fais pas
l’idiot, tu m’as très bien compris. Tu as vu ton comportement d’hier soir, tu
as insulté ton père. Même si ton père se trompe, il reste ton père et tu dois
le respecter. Tu lui fais des reproches en utilisant les mêmes moyens que lui,
le passage en force. Toi c’est avec des mots lui, c’est avec l’argent…» Mais elle se tait,
pensant que c’est inutile d’en rajouter

Pierrot :

« – Tu as vidé ton sac
maman, et bien parlons-en, ce soir, j’ai justement prévu de présenter mes
excuses à papa, j’ai eu tort et je vais le lui dire. Je m’y suis mal pris, mais
j’étais excédé par tout ce que j’entends à l’école. Si je n’avais pas crié, il
ne m’aurait pas écouté. Je l’ai attaqué sur son point faible, les gens du
château…Je savais qu’en le provoquant de cette façon, il m’écouterait. J’en ai
profité, quand j’ai vu qu’il ne réagissait pas. Même si j’ai eu tort, ce qui
est dit, est dit. Il va donc falloir que ce soir, nous crevions l’abcès. Je te
promets d’être poli et gentil et, de ne surtout pas m’énerver, je ne voudrais
pas faire peur au papillon. »

Gros sel s’approche de son
frère et lui souffle à l’oreille

« Tu es gonflé quand
même ! »

Germaine :

« – Voilà qui est bien
Pierrot et la prochaine fois tourne 7 fois ta langue dans ta bouche avant de
parler, ce sera plus sage et dans la normale des choses. Maintenant, il est
temps que j’aille finir de préparer le dîner. Je compte sur toi. »

De l’autre côté du village,
Tapioca demande à sa mère de l’emmener à la bibliothèque de Niort pour chercher
des documents pour l’école. Quant à Gros Lard et Saucisse, ce sont vers
monsieur le curé qu’ils se retournent. Celui-ci est surpris de voir de
nouvelles ouailles venir à lui. Pourtant celles-ci ne passent pas, pour de grands
intellectuels de l’école publique. Les voir venir nourrir de si bonnes
intentions, envers l’église des premiers siècles le surprend un peu, mais
elle accueille tout le monde avec bonheur. Il ne peut savoir
qu’aucun des deux, ne voudrait paraître ignare au cours de leur prochain
voyage.

Vers 20 heures, le père
André entre en annonçant tout de go qu’il a convoqué le correspondant local du
journal local pour faire une photo du papillon.

Devant ce nouveau coup de
son père, Pierrot et son frère se sentent mal à l’aise.

Que vont-ils devoir
raconter au correspondant du journal demain matin ? Si des scientifiques par la suite les questionnent, s’en est fini de leurs petits secrets. Ils ne pourront pas
tenir bien longtemps devant un interrogatoire en règle, surtout les petits.

Pierrot très calme :

« – Pourquoi as-tu fait
ça ? Il n’est pas à toi ce papillon. Tu aurais dû nous en parler
avant. »

André, je ne l’ai pas fait exprès :

« – Pierrot avec le
Polaroïd, j’ai pris une photo, et je suis allé à la bibliothèque pour essayer
de découvrir de quelle espèce il s’agit. Votre habitude de trouver des
papillons venant des antipodes m’inquiète un peu, et je ne voudrai pas qu’il
soit dangereux, volé ou perdu. Personne ne connaît le personnage dont vous avez
parlé. Je sais que le chef de gare a confirmé l’avoir vu, mais des papillons de
cette valeur se conservent, ils ne s’offrent pas. Ils viennent forcément de
quelque part. Celui-ci en plus, est vivant et moi je ne suis pas idiot. Je sais que ce papillon vaut une fortune, même s’il n’est pas à vendre. J’ai besoin de connaître son espèce, d’où il vient, il a peut-être été volé… »

Pierrot :

« – Je peux te
certifier que non papa. »

André :

« – Mais comment
peux-tu le certifier, Pierrot quelles preuves as-tu ? »

Pierrot :

« J’ai une preuve papa
et irréfutable. Je peux te le prouver. Mais jure de garder le silence et de ne
pas te fâcher. »

André :

« – Je ne jure jamais,
mais soit, devant ta mère et ta grand-mère, je jure de garder le silence sur ce que tu me
diras. »

Gros Sel ouvre de grands
yeux et grandes ses oreilles et regarde le papillon qui a battu ses ailes
plusieurs fois. Il est bien en place et, trône au milieu de la table que chacun resté debout, entoure.

André:

” – Assseyons-nous.”

Pierrot:

« – Papa, à ton avis,
comment je peux connaître le geste que tu as fait hier en montrant ton poing au
docteur Melchior et en le levant bien haut et plusieurs fois. C’est bien le
geste que tu as fait ? Tu t’es même retourné, et tu as donné un coup de
pied dans une motte de terre. Je suis calme, mais soit franc de ton côté et
dis-moi si les choses se sont passées ainsi. Hier soir, je me suis emporté, je
t’ai insulté, je n’en avais pas le droit. On n’insulte pas ses parents, j’ai eu
tort et je te présente mes excuses devant toute la famille réunie. J’ai honte
de ce que j’ai pu te dire, même si je sais certaines choses, je devais me
taire. J’espère que tu les acceptes, elles sont sincères et viennent du
cœur. »

André est touché par cette
flèche en contre-pied à laquelle il ne s’attendait pas. :

« – Pierrot hier
soir, je n’ai pas répondu car tu n’avais pas tort sur le fond et c’est
justement ce que me disait Monsieur Coulon ? Cette réflexion a déclanché
ma colère après lui dans les champs. Nous y reviendrons après, j’accepte tes
excuses, ce n’est pas facile de le faire, mais je préfère que tout rentre dans
l’ordre. N’en parlons plus, je te remercie de ta correction. Nous faisons tous
des erreurs. D’un autre côté, les
bavardages indiscrets du vétérinaire ou les choses qu’il
a pu te dire lui-même hier, t’ont excédé. Tu me les as bêtement lancées en
pleine figure au cours de ta colère, mais je ne vois pas où tu apportes
la preuve dont tu parles. Non, il n’y a pas dans tes paroles la moindre preuve annoncée ou explique-toi mieux. ”

Pierrot :

« – Papa je te jure que
je n’ai ni vu, ni parlé avec le véto depuis au moins 6 mois. »

Germaine intervient:

« – André, Pierrot dit
la vérité ce matin, je suis allé voir Monsieur Coulon, je t’avais prévenu, il
m’a confirmé qu’il n’y avait plus aucun problème entre vous, que ce n’était que des mots sans importance et votre dispute n’en n’était pas une. Je
ne lui ai pas demandé pourquoi il avait tout raconté à Pierrot…Je n’ai pas
osé »

André l’interrompt :

« – Tu vois tu aurais
dû. Les choses… »

Germaine fait la même chose,
elle le coupe net :

« – Je lui ai par
contre demandé s’il avait parlé avec Pierrot.»

Il m’a fait la même réponse
qu’il vient de te faire. Ils ne se sont pas parlés depuis plus de 6 mois.

Pierrot :

« – Tu vois papa, si
nous voulons faire la paix nous devons nous aider, donc tout nous dire, les
yeux dans les yeux. Je n’ai pas besoin d’être là, pour savoir ce que tu fais ou
ce que tu dis. Je le vois et hier j’ai vu ton geste. Je peux même te dire
l’heure exacte, à laquelle cet incident s’est passé. »

André :

« – Je t’écoute, ce
serait la seule preuve indiscutable. Il n’y a aucun endroit pour se cacher à
moins de huit cents mètres à la ronde. À moins que tu n’aies eu de puissantes
jumelles que tu n’as pas… Je suis tout ouïe !

A suivre…

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