Dernières mises au point…………………………. Épisode 66

Dernières mises au point…………………………. Épisode 66

Quelques
jours plus tard, ils ont à faire face, à une autre adversité, beaucoup plus
intelligente et motivé. Le chef de gare a demandé illico sa mutation pour
raison de santé. Ses cinq autres collègues malhonnêtes ont tous démissionné.
Tous les autres regagnent le nouveau syndicat créé par André.

Le
parti reçoit à la fois la lettre de démission d’André et constate l’explosion
de sa cellule. Il découvre par la même occasion les indélicatesses. Il préfère
faire profil bas pour éviter que le mal ne se propage, sachant que partout, ces
exactions financières existent. Elles sont monnaie courante et à différents
niveaux, bien que réprimées par la loi. Sa démission est entérinée immédiatement.

André,
va pouvoir se présenter à la messe dominicale l’esprit tranquille. Ce lundi, il
doit défendre ses nouvelles intentions et convaincre de sa bonne foi. Dans la
journée, le village apprend sa démission du parti communiste. Un amalgame est
vite fait entre l’histoire financière, les détournements du syndicat et la dénonciation de ces actes qu’il a découvert. Tous pensent, qu’il a bien fait de
quitter ce panier de crabes, et certains se disent qu’ils feraient de le
suivre.

Au
café le soir, il est à nouveau la cible bienveillante des uns et des autres. Il
explique cent fois, les raisons de son évolution politique. Il précise que
mercredi dans l’Angérien libre, il publiera le double de sa lettre de démission.

La
soirée se termine comme tous les autres soirs. En chemin, il commence à se
sentir élu calife, à la place du calife.

Il
a en tête, les bases de son équipe municipale. Fort des habitudes du parti, il
veut en secret la couvrir d’un conseil de surveillance, organisé autour des
amis qui l’auront accompagné. Il les réunit et leur explique ce qu’il
souhaitait faire.

Un
groupe de pilotage est créé. Le premier est chargé de mettre en place son
ascencion municipale, l’autre le nouveau syndicat de l’usine. Ils se
retrouveront une fois par semaine. Leur action ne dépendra d’aucun parti et
sera indépendante. Ils accepteront des gens de tous les bords, à la condition
que les choses décidées en commun, soient respectées et exécutées.

Chacun
se met au travail. L’équipe chargée du syndicat libre demande un rendez-vous à
la direction. Ils arrivent avec des propositions basées sur les résultats de
l’entreprise. Ils proposent de nouvelles idées, demandent un intéressement
au-delà des résultats prévus, afin d’encourager le travail et décourager
l’absentéisme.

Le
syndicat propose également, de créer des services sociaux interne, une
aide à l’éducation, aux vacances des enfants, une bibliothèque, une cantine et
une garderie pour les petits. Toutes ces mesures ont immédiatement un grand
succès et sont perçues par les employés, comme une évolution sociale de
l’entreprise.

Immédiatement,
les adhérents affluent, au détriment de l’autre syndicat qui disparaît, victime
de sa propre incompétence. Même le CE, souhaite les rejoindre rapidement, mais
prudent le responsable du syndicat libre, demande à contrôler les comptes pour
être certain de la probité des élus qui le dirigent. Chaque lundi soir, une
réunion permet de faire le point.

Le dimanche, il est présent
à l’église tout en restant discret, il ramène une dizaine de ses équipiers dans
l’écurie de Monsieur le curé. Ce dernier se fend dans son omélie, d’un bel
hommage à André pour le remercier. Il appuie sur son assiduité nouvelle et sur
son courage politique. Il rappelle qu’il vient de braver seul le communisme,
une force démoniaque, malsaine, inhumaine et sanguinaire.

Il le remercie d’avoir
conduit de nouvelles et pas des moindres, âmes égarées sur le chemin de la
rédemption. Leurs femmes comme Germaine avant elles sont heureuses et fières de
ce revirement et sont toutes, acquises à la nouvelle cause d’André.

Tout le village a depuis
longtemps compris ce que veut André. Il est difficile de lutter contre une
équipe qui gagne, beaucoup souhaitent le rejoindre immédiatement.

Une fois encore ce dimanche,
le Réveil a gagné. Depuis l’avènement d’André comme partenaire du club, ils
voient les victoires s’accumuler. Ils ont maintenant sept points d’avancent sur
le second. Tout ce qu’il touche se transforme à son avantage. Le village est en
ébullition, mais les élections ne sont que dans huit mois, André se dit ;

« – Qui va doucement va
longtemps. »

Il ne souhaite surtout pas
brusquer les choses. Arriver chez lui, il pousse la porte de sa maison où la
famille l’attend pour dîner.

Germaine :

« – Tu es en retard,
les gosses ont faim. »

André en souriant :

« – Ils ont peut-être
faim, mais qu’ils pensent que d’autres n’ont rien à manger, ces dix minutes
d’attente leur paraîtront raisonnables. »

La grand-mère :

« – Ces choses n’ont
rien à voir, l’heure c’est l’heure. »

André :

« – Alors, qu’ils
mangent dit-il en s’asseyant. Comment s’est passé la journée ? »

Gros Sel ;

« – Pour moi bien, pour Pierrot un peu moins, il a
découvert que son amoureuse aura bientôt 75 ans, que nous partons chasser le
mammouth, mais le pire est à venir. Il s’est rabiboché avec Tapioca par dépit
et les merdes vont recommencer… »

Tous se marrent, seul
Pierrot qui hausse les épaules, dégoûté.

Pierrot :

« – Papa, Le Professeur
est venu à l’école faire une conférence, le maître était super content. Je lui
ai dit que le Professeur était un de tes amis et que tu lui avais proposé de
venir présenter le papillon, je crois bien que j’ai gagné un point de plus aux
compositions tellement il a été content. Mais, je ne l’ai pas fait pour
ça. »

André :

« – Je sais ton maître
m’a téléphoné pour me remercier, La prochaine fois, préviens-moi j’aurai l’air
moins con !

Germaine :

« – André, surveille
ton langage à table, tu ne te confesses même pas, n’exagère pas, s’il te
plait. »

André :

« – Ton Professeur
s’est aussi présenté à la gendarmerie et ils ont reçu l’ordre de le protéger,
couvert par un dossier top secret. Il vient s’installer dans le village.»

Pierrot :

« – Je sais papa.»

André un peu énervé:

« – Comment
sais-tu ?…tu sais… Mais, que sais-tu encore ? Toi, le malin… »

Pierrot excité :

« – Tu l’auras voulu…Je
sais que le Professeur est allé à la gendarmerie, je sais qu’il leur a dit
qu’il venait habiter au village dans la maison aux géraniums, je sais que tu as
écrit au docteur Melchior que vous avez rendez-vous lundi. Je sais également
que tu as démissionné du parti et fais exploser le syndicat, ta cellule, je
sais aussi que désormais, le chemin de la mairie, du Conseil général te sont
ouverts. Je sais et mon petit frère aussi le sait. Attention Papa, pierre qui
roule n’amasse pas mousse. Entoure toi d’une équipe sérieuse et méfie toi de
certains…Ils te planteront dès que tu auras le dos tourné. À partir de ce soir,
ne fais plus confiance à personne sauf à maman et à nous. Crois moi Papa. Ah,
j’oubliais, en début de semaine, le maire va t’appeler, il veut négocier avec
toi pour la mairie. »

André :

« – Le Maire, tu es
fou, il ne me parle plus depuis la dernière grève. Il n’a jamais digéré
l’augmentation qu’il a dû faire.

Pierrot :

« – Donc il sait qu’il
peut te faire confiance, les deniers municipaux seront dans de bonnes mains.
N’étant plus communiste, il n’a plus aucune raison de te faire barrage, bien au
contraire.

André,

« – Mais, comment es-tu
au courant d’autant de choses ? Je suis sûr que ta mère n’a pas su garder
sa langue. »

Germaine :

« – Ne recommence pas
ta suspicion maladive, je n’ai pas vu Pierrot de la journée, il vient juste de
rentrer.

Gros Sel :

« – Moi je le sais, il
s’est assis sur le bord de la margelle du puits, devant chez le Professeur et
il a regardé le ciel. Je l’ai vu, il lisait dans le ciel…

Germaine et la grand-mère se
signent en s’écriant :

« – Par la vierge
Marie, priez pour lui. »

Pierrot :

« – Maman, j’ai faim,
sers nous quelque chose à manger. »

La grand-mère :

« – Ça ne m’étonne pas,
ils ont rien avalé ce midi, j’ai retrouvé le sac intact. »

Germaine :

« – Tu sais Pierrot que
je ne veux pas que vous restiez toute la journée le ventre vide ! »

Pierrot :

« – Nous avions beaucoup
de travail, aujourd’hui et, Monsieur le Curé voulait que tout soit terminé pour
cinq heures. »

André :

« – Il a eu raison tout
doit être prêt pour sa fête. »

Germaine le regarde, et ne
peut s’empêcher de se dire, qu’il évolue encore plus vite que les enfants.

Le repas est avalé selon les
bonnes habitudes, et André se range aux thèses de son fils. Tout semble passer
par lui désormais, les idées, les choses à faire et une certaine organisation.
Tout ce qu’il dit se réalise. Comme il devine tout, c’est plus facile de se
préparer. C’est un fin stratège. Il doit l’écouter encore davantage.

Pierrot à son père:

« – Demain à ta
réunion, un dernier conseil, fais profil bas, ne les attaque pas et accepte
tout, tout et tout, ne discute même pas, laisse les manœuvrer, tu auras ensuite
carte blanche. Vous avez exactement les mêmes idées, vous n’avez pas les mêmes
façons de les expliquer. Ils cherchent un maire honnête, courageux, dynamique,
ils veulent que ce soit toi. Ne gâche pas cette chance, fais moi confiance
Papa. C’est mon cœur qui te parle.

André est secoué et Germaine
à des larmes dans les yeux.

André :

« – Je te le promets
mon fils, pour une fois tu mérites bien que je t’écoute. »

Pierrot :

« – Je suis fatigué, je
vais dormir. Nous n’avons plus rien à craindre, je n’ai plus qu’à surveiller
papa et bosser à l’école pour être le premier, bonsoir je monte me coucher.

Gros Sel :

« – Attends, je monte
avec toi. »

André va faire son petit
tour quotidien, Germaine range et tous très vite, se retrouvent dans les bras
de Morphée.

Pierrot essaie bien de chercher
la Goulue, mais quelques secondes plus tard, il se retrouve dans les bras de la
grand-mère de Tapioca. Très vite, il essaie autre chose et se met à rêver à de
nouvelles aventures dans le ciel du temps.

Le lendemain matin, tous ont
leurs occupations matinales et les enfants viennent de partir à l’école.
Tapioca est passé chercher Pierrot et tous les trois sont partis la fleur au
fusil. Ce soir, le maître donne le résultat du mois et la lutte fratricide est
terminée. Vendredi, il y a eu le chant, seule cette note va les départager.

Habillé comme un dimanche,
André est prêt à partir. Il a sa serviette sous le bras comme un directeur de
l’usine. La voiture est rutilante de propreté. À six heures ce matin, il était
entrain de la briquer. Après avoir vérifié les soins des vaches, il est rentré
à la maison pour se préparer. Il a déjeuné, puis il a pris sa douche, s’est
lavé les cheveux et rasé de près.
Il a enfilé les vêtements que Germaine lui a repassés. Ses chaussures sont
comme pour aller à la messe. Il choisit de porter une jolie cravate claire et
descend beau comme un jeune marié, ce qui ravit les 2 femmes. Elles ne manquent
pas de le souligner, l’une comme l’autre.

À neuf heures cinquante, il
monte dans sa voiture et part en direction du château. En passant devant la
maison aux géraniums, il ne peut s’empêcher de tourner la tête et…, il aperçoit
Professeur de la Fenière qui sort de chez lui pour faire quelques pas dans le
village. Vu l’heure, il ne peut même pas s’arrêter et lui parler. Mince, se
dit-il je n’ai pas de chance. Mais je sais qu’il habite ici, j’irai sonner à sa
porte et je me présenterai à lui. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il aura beau
sonner, le Professeur dort au château dans une très belle chambre et pas dans
cet endroit de composition. Il pourra toujours sonner.

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