Les surprises d’André ……………………………..Épisode 64

Après
la classe, pendant que les enfants déjeunent, le maître appelle le père de
Pierrot.

Monsieur
Hillairet :

« –
Oui c’est moi. »

Le
maître :

« –
Je suis le maître de Pierrot. »

André :

« –
Bonjour Monsieur, il y a un problème ? »

Le
Maître :

« –
Non, bien au contraire, je tiens particulièrement à vous remercier. Votre ami
le Professeur de paléontologie de la Fenière est venu ce matin à l’école. Nous
avons pu voir le papillon du journal. Quelle beauté extraordinaire !
Quelle finesse dans le détail des couleurs, nous sommes tous subjugués ! les os
de dinosaure, la dent et les bols, les outils préhistoriques sont magiques.

En
plus, votre ami, nous a donné un cours de paléontologie magnifique, complet,
adapté au niveau des enfants et a répondu à toutes leurs questions ainsi qu’à
celles des autres maîtres. Il m’a permis de tout enregistrer.

Ce
sont des pièces de musée. Aucun de nos livres n’est jamais aussi précis, aussi
détaillé. Toute l’école a pu en profiter, même les tout petits. J’en suis tout
retourné, et tous les autres maîtres le sont également. Votre ami est d’une
gentillesse et d’une simplicité incroyable. Je vous suis redevable et je ne
sais pas quoi faire pour vous remercier. Si je veux vous renvoyer l’ascenseur,
ne vous gênez pas. Je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour les enfants
de notre école. Merci encore, et mes respects à votre épouse.

André
ne dit pas un mot, mais il regarde l’heure et se demande quel tour lui a encore
joué Pierrot. Hier il a dit, je te prouverai que j’ai toutes les cartes en
main. Le lendemain, il le prouve. Décidemment, son fils le surprend chaque jour
un peu plus, et de quelle façon.

Le
Professeur est venu ce matin à l’école, il a fait une conférence très
intéressante, aux élèves, à leur barbe à tous, et il est reparti. Pierrot
leur a bien dit qu’il avait une conférence à faire, mais jamais il n’a pensé
une seule seconde, que c’était à
l’école d’ici. Il leur a même permis de prendre des photos et ils ont pu
enregistrer sa conférence… Mais, le téléphone sonne…Dring

André
décroche…

« –
Allo André, c’est la gendarmerie, le gendarme Roulet, bonjour
André . »

Dis-moi
André, je voulais t’informer, ne cherche plus ton Monsieur de la Fenière, il
est passé à la brigade ce matin, il sait que sa présence pose des problèmes à certains. Ils ont
tous du souci à se faire. C’est un Professeur mondialement connu qui se retire
chez nous. Il a loué une maison chez Maître Saubagné. Il a aussi les
adresses que nous lui connaissons. Il a voulu faire plaisir aux maîtres de
l’école. Il s’est pris de sympathie pour Pierrot et son équipe, il les a aidés pour
s’amuser. Il a vu que c’était de bons gamins, il a donc continué de le faire.
Mais, il est discret et ne veut pas de remerciements, ni de visites
intempestives. Il a choisi Loulay par hasard pour s’y reposer et s’isoler, pas
pour être envahi.

Quant
aux objets et le papillon, c’est un autre problème. Le Professeur est couvert
par un décret, ordonnant le top secret sur ses activités lui interdisant de
communiquer la moindre information sur ses travaux. Nous avons même l’ordre du
parquet, de lui apporter assistance en cas de besoin et d’assurer sa
protection. C’est une grosse huile ton Monsieur de la Fenière, et nous allons
devoir monter la garde Vingt quatre heures sur vingt quatre, avec une escouade
de policiers venus spécialement pour le protéger.

Bon
André, je te laisse et dors tranquille, bonne journée,à plus. »

André
vient de recevoir en quelques minutes, deux nouvelles qui d’un côté le
sécurise, mais de l’autre ne favorise pas ses plans.

Le
jeudi suivant, tous les enfants se retrouvent au château. Dès leur arrivée, ils sont amenés par Ralph dans le vestibule et
descendent par un escalier de pierre dans une salle, placée juste derrière la
salle d’arme. Des dalles anciennes, très jolies, polies par le temps recouvrent
le sol.

Devant
le mur du fond, une pierre est marquée d’une coquille Saint-Jacques comme il en
existe plein sur le camino. Au sol, une autre rangée est imprimée
sur les dalles. Ralph appuie sur la coquille du mur, mais en même temps sur les
deux du sol avec ses pieds. Doucement, un pan du mur se retire et découvre
l’entrée d’un des souterrains. Il allume la lumière et un long corridor
s’enfonce sous la terre.

Tapioca :

« –
Monsieur Ralph, où allons nous ? »

Ralph
d’un ton badin ;

« –
Je vous emmène chez le docteur dans son fortin, au centre du village. »

Pierrot :

« –
Vous ne refermez pas le mur ? »

Ralph :

« –
Non, nous ne l’ouvrons pas tous les jours, j’en profite pour l’aérer un peu.
Je pense que maintenant, il servira plus souvent ! »

Saucisse,
Gros Lard et Gros Sel :

« –
Si j’aurai su avant, que le château allait nous faire découvrir autant de
choses, je serai venu avant. »

Saucisse :

« –
Moi, je me pince tous les jours en me levant. Je n’arrive pas encore à y croire. J’ai
l’impression de vivre un rêve. »

Gros
Sel :

« –
Moi c’est à l’école que tout s’arrange, je n’arrivais jamais à faire mes
opérations, Cette semaine, je les ai toutes réussies, même
les divisions. Je lis une fois les récitations, je les sais et je ne les oublie
plus. Je n’ai eu que des biens et des très bien.

Saucisse :

« –
Ma mère est gonflée, elle a téléphoné à la maîtresse. Comme je n’avais que des
très bien, elle a vérifié si c’était vrai. Elle lui a répondu avoir eu beaucoup
de problèmes avec nous, mais depuis quelques semaines, nous comptons parmi ses
meilleurs élèves. Du coup, mon père nous a payé l’apéro et j’ai eu droit de
goûter. Ma mère a téléphoné à ma grand-mère et à ma tante pour leur dire. Ils
ont dit que c’était un miracle et qu’il allait tous brûler un cierge à
l’église. Quelle bande de cons, aucun n’a compris que je travaillais dix fois
plus. Si j’ai des enfants un jour, j’essaierai de les comprendre avant de
raconter n’importe quoi. »

Tapioca :

« –
Nous avons tous notre mauvais génie, ne l’oublie pas, vos parents ont aussi
leurs mauvais anges. Nous avons tous évolués, bien plus vite qu’ils ne s’y
attendaient, ils n’essaient pas de comprendre pourquoi et analysent sans
réfléchir. Mais comme le dit si bien le docteur Melchior, c’est pour nous que
nous travaillons. Nous avons beaucoup de chance, alors profitons en. Sans les
méthodes que nous inculque le docteur Melchior, nous serions encore les niais
de notre école publique.

Pendant
leurs échangent philosophiques, les enfants ont fait une petite ballade sous la
terre, et sont arrivés devant un escalier de pierre en excellent état qui les
conduit dans un puits avec une passerelle en bois refaite à neuf. Au-dessus de
leur tête, il y a un plafond sur lequel sont posés des pots de géraniums. Des petites
branches se sont d’ailleurs infiltrées et pendent à travers les planches
disjointes.

Au
bout de la passerelle, Ralph appuie deux fois sur un point du montant d’une
porte fermée. Elle s’ouvre doucement. Nous entrons un par un dans le sas. Ralph
referme la porte. Nous sommes dans une cave au pied d’autre escalier de pierre
taillée qui remonte vers le rez-de-chaussée.

Ralph
nous fait signe de monter, en haut nous arrivons dans un vestibule où nous
sommes accueillis par une excellente odeur de café.

Tapioca :

« –
Oh que ça sent bon ici, et apercevant Rose sortant de la cuisine…Ce n’est pas
surprenant, quand Madame Rose est quelque part, il y a toujours de bonnes
choses qui se préparent. Bonjour Madame Rose, vous allez bien ? »

Rose :

« –
Ah vous voilà, chenapans, mais vous êtes partout ! »

Tapioca :

« –
Nous avons suivi Ralph et nous voilà… »

Rose :

« –
Le docteur Melchior et le Professeur sont au salon, allez-y. »

Pierrot :

« –
Merci Ralph pour la promenade sous la terre que nous
avons faite. »

Ils
avancent vers le salon et frappent à la porte. Ils reconnaissent la voix du
Professeur qui répond :

« –
Entrez les enfants, nous vous avons entendu arriver. Comment ça
va ? »

Les
enfants pénètrent dans la pièce et s’assoient sur le grand canapé tous
ensemble. Ils ont de suite remarqué que le Papillon trône sur la table du
salon.

« –
Bonjour docteur Melchior, bonjour monsieur le Professeur, bonjour Umagu, vous
avez également invité Umagu dans votre nouvelle maison ? »

Umagu
en les voyant fait le fier, il veut absolument que Tapioca lui parle. Tant
qu’elle ne l’a pas fait, il ne cesse de s’agiter, pas content du tout.

Amusée,
Tapioca lui fait les yeux doux et tout rentre dans l’ordre.

Le
Professeur en riant :

« –
C’est une maison de vacances qui nous sera bien utile. Bien malin celui qui, au
village fera des rapprochements. Mais pendant mes absences, Umagu
réintègrera sa chambre secrète au château. Les enfants, je suis allé me
présenter aux gendarmes, ils ont dû recevoir des informations me
concernant, nous serons plus tranquilles.

À
présent, nous allons pouvoir enfin travailler. Un voyage se prépare toujours
longtemps à l’avance et vous devez savoir ce que vous aurez à faire. Nous
allons commencer par le départ, c’est-à-dire, le big-bang.

Saucisse
l’interrompant :

« –
C’est quoi ? »

Le
Professeur :

« –
Justement, je vais vous l’apprendre. Tous les soirs quand je serai au village,
pendant deux heures, je vous apprendrai les bases, nécessaires à
notre prochaine expédition. Chaque jeudi, nous partirons entre quatre ou cinq heures
pour vérifier ce que nous savons. Je publierai nos découvertes et cet argent
servira à financer nos voyages, et la fabrication d’un second Intemporel que nous appellerons Le
Petit Prince. Il va falloir acheter des livres, des appareils photos, des
jumelles, des lunettes pour voir la nuit, des armes de défense et ne pas
oublier des cadeaux pour les éventuels habitants que nous rencontrerons.

Gros
Sel :

« –
Nous pourrons retourner voir les Umagums ?

Le
docteur Melchior :

« –
Oui, nous le ferons rapidement, mais il va falloir faire attention.
Chacun sait qu’un mois, chez nous, correspond à six chez eux. Je dis cela pour
Pierrot car j’ai vu ton penchant pour cette jolie jeune fille. Ce n’est pas
imaginable que tu t’attaches à elle. Dans dix ans, tu auras 24 ans, elle sera
une femme âgée de 74 ans. C’est aussi valable pour les autres. Ne vous laissez
pas tenter par le diable au cours de nos voyages. Nous allons d’ailleurs
essayer, de monter une expérience avec les Umagums et c’est la première raison
de ce nouveau voyage.

Tapioca
dans son coin regarde Pierrot et l’imagine avec la Goulue dans dix ans, elle ne
peut s’empêcher de faire la comparaison avec sa grand-mère ce qui l’amuse
beaucoup. Elle tient sa vengeance. Tel est pris qui croyait prendre. »

Pierrot
de son côté vient d’être échaudé par les explications simples du docteur
Melchior. Il se dit que vu de cette façon, il préfère conserver Tapioca. C’est
plus durable et il lui décroche un sourire qui ravit Tapioca.

Saucisse :

« –
Mais, où sommes-nous dans le village ? »

Tapioca:

” – Il fait sombre ici, vous veillez un mort ?”

Le
docteur Melchior :

« –
Tu as raison Béatrice, vivons avec la lumière du jour. Rose peux-tu ouvrir les
volets ?

Rose
de ses petits pas rapides, arrive aussitôt et s’exécute. Elle tire les doubles
rideaux et les attache de chaque
côté de la grande fenêtre, l’ouvre et rabat les volets. Elle ne
la referme pas entièrement et la laisse entr’ouverte pour aérer un peu.

Le
docteur Melchior :

« –
Merci Rose. »

Rose :

« –
Vous désirez autre chose vous ou Monsieur Le Professeur ? »

Le
docteur Melchior :

« –
Non, mais n’oubliez pas de dresser la table dans le salon, vu le nombre
que nous sommes, ce sera plus pratique. »

Rose :

« –
C’est déjà fait Monsieur, Je prévois du vin au frais ? »

Le
docteur Melchior :

« –
Oui, sers nous mon Bordeaux habituel. Les enfants boiront de l’eau. Merci
Rose. »

Les
enfants pendant cette brève mise au point du docteur Melchior se sont retournés
et s’aperçoivent qu’ils sont
devant la place de la mairie. La maison est mitoyenne avec celle de la
quincaillerie et la boutique des parents de saucisse. Derrière, elle donne
sur un petit jardin qui rejoint le
laboratoire de la charcuterie. La
grille d’entrée est dans une impasse qui ressort juste devant la pharmacie.
Devant la maison, le puits où fleurissent de beaux géraniums rouges est bouché.
C’est juste à côté de chez Madame Perrin. Ils le croyaient désaffecté.

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