La réconciliation ………………………………Episode 67

La réconciliation ………………………………Episode 67

Il arrive à la grille du
château deux minutes plus tard et se gare, là ou les employés du château lui
demande de le faire. Le gardien l’accompagne pendant que le jardinier ferme la
grille.

Il gravit les marches du
perron, et est introduit dans la magnifique entrée, recouverte de tableaux
superbes. Il n’a pas le temps de les admirer que le docteur pénètre dans le
vestibule suivi de Monsieur le Curé qui le salue d’un Joyeux :

Bonjour, André comment
vas-tu ?

André :

« – Très bien, que
c’est beau chez vous !

Le docteur Melchior :

« – Viens, nous allons
aller jusqu’au salon blanc. C’est une couleur neutre. »

André :

« – Je ne suis pas de
votre avis, c’était la couleur des Rois de France. »

Le docteur Melchior :

« – Dans une autre vie
André, nous sommes en république. André, la royauté c’est bon pour les
Anglais.»

André :

« – Vous avez raison,
je suis encore marqué par mon passé récent. »

Monsieur le curé :

« – Assied-toi ici
André, face au docteur Melchior, moi je me tiendrais au bout de la table, je ne suis qu’un
rédacteur, observateur et témoin. »

Chacun s’assoit et le
docteur Melchior pose sa lettre devant lui.

Le docteur Melchior :

« – Puisque tu es ici
André, c’est que tu n’es pas opposé à
l’essentiel de mon texte. J’ai accepté tes excuses, je reconnais les efforts que tu fais pour reprendre un chemin, que tu n’aurais jamais dû quitter. Ce
sont les gages que nous attendions. Merci. »

André :

« – Je souhaiterais
seulement quelques aménagements à vos conditions, sur le calendrier surtout,
c’est trop strict.»

Le docteur Melchior :

« – Ce texte André, est
une chartre de bonne volonté, les dates et ses applications resteront de ton choix. Il se s’agit pas de t’enfermer dans un ghetto, mais de respecter la ligne que l’on souhaite, à toi de l’adapter à une planification.
L’important c’est le résultat final et son évolution dans le futur. »

André :

« – Dans ce cas, je
signe votre document immédiatement. »

Le docteur Melchior savoure
sa victoire.

André :

« – Voici la lettre que
j’ai envoyée au parti, je vous en ai apporté une copie et je vais la publier
dans l’Angérien de mercredi. J’ai déjà signé le bon à tirer et j’ai réglé la facture. »

Le docteur Melchior :

« – Ce n’est pas la
peine, ta lettre et votre réunion de la gare a mis un tel bazar dans leurs
troupes qu’ils sont morts. Nous avons nos agents parmi tes anciens amis. Nous
sommes au courant. Ce sont leurs problèmes, nos amis n’ont pas bougé. Mais
quand tu fais les choses André, je reconnais que ce n’est pas à moitié. Ils ont
explosé en une seule soirée. Même les gendarmes le savent. Nous savons aussi
pour ton nouveau syndicat. C’est une excellente idée, elle plait beaucoup au
maire. »

Monsieur Le Curé :

« – Nous avons besoin
de toi pour remplacer le maire. À son âge, il veut se retirer. Il a apprécié
comment tu as cassé son syndicat rétrograde et sans intérêt pour les
travailleurs. Il veut mettre en place avec ton équipe des idées nouvelles, modernes, jeunes autour d’une
participation aux résultats qui enrichira tout le monde. Il te connaît et tu as
été son adversaire dans les négociations. Il sait ton âpreté à la négociation.
Il souhaite que tu le remplaces à la tête de sa liste. »

André,

Je pourrais la modifier un
peu ?

Monsieur le Curé :

« – Tu en auras tout le
loisir, beaucoup parmi les anciens souhaitent se retirer, ils sont avec le
maire depuis le début, d’autres sont morts, malades ou fatigués, il reste de la
place pour le changement. Nous aimons pour le village ton idée de liste d’union
municipale, basée sur le partage des actes et des devoirs. Nous avons apprécié
ton idée de donner du travail aux fermiers, partager les fermages entre les
jeunes qui se lancent pour garder les familles au village, la création d’un
CEG, d’une piscine et d’une nouvelle zone d’accession à la propriété.

Le docteur Melchior :

« – Tout cela va coûter
cher, mais soit tranquille nous aurons les financements. Tout ne se fera pas en
un jour, mais si nous mettons en place tous ensemble cette plate-forme
d’objectifs, je me demande qui va la contester. Il y aura toujours, les
quelques mauvais coucheurs habituels, mais personne ne les suivra et nous
aurons 90 % des voix des employés de l’usine, le reste se partage entre les
gens qui vont à la messe, la clientèle des bistrots et du football. J’apprécie
beaucoup que tu éduques tes enfants de cette façon, comme leur apprentissage des
sciences, de l’histoire etc. C’est un bel exemple pour les autres. J’ai appris
avec plaisir, qu’il étaient devenus des bombes en classe. »

André :

« – Oui, c’est nouveau.
Mais l’école, c’est Germaine, quoique Pierrot est devenu un peu l’âme de la
maison. C’est à lui que je dois ce changement. Il m’a fait prendre conscience
de mes erreurs et des mauvais choix que je faisais.

Le docteur Melchior :

« – C’est ton fils
Pierrot qui t’a conseillé de m’écrire ? »

André :

« – Non, ce n’est pas
lui. »

Le docteur Melchior :

« – Diantre, mais
qui est donc cette personne si importante du clan Hillairet qui a su convaincre le Maître de ce
village de changer à ce point… Ta charmante épouse peut-être, je ne vois plus
qu’elle ?

André :

« – Non, docteur
Melchior, c’est Gros Sel.

Le docteur Melchior :

« – Gros Sel, le
Pitchoun si rigolo. Et, tu as suivi ses recommandations, son conseil ?

André :

Il a été malin, il m’a
présenté des arguments simples qui m’ont touché.

.Au début, je n’ai pas
compris qu’il parlait de vous. Pierrot l’a aidé et a repris une par une, les
choses qu’il me disait. Ma femme et la grand-mère en ont rajouté elles aussi.
Le lendemain, Germaine a continué et l’évidence m’est apparue. Si je voulais
garder ma famille, vivre plus tard près de mes petits-enfants, je devais
réagir… J’ai craqué et je vous ai écrit cette lettre en vous demandant pardon,
je me suis mis à votre place, celle de monsieur le Curé, des autres et j’ai eu
honte. Ensuite, j’ai eu envie de réparer le mal que je vous avais fait.
L’avenir dira, si j’ai eu tort ou raison mais j’ai choisi une autre voie, et
j’ai envie de la suivre jusqu’à la fin. Mais …j’y pense dit-il comment
connaissez-vous Gros Sel aussi bien ?

Le docteur Melchior :

“- Je suis souvent chez Monsieur le Curé et
de son salon au-dessus de la cour, tout s’entend.”

André :

« – Ah je vois, on
écoute aux portes… »

Monsieur Le Curé :

« – À notre age André, nous n’écoutons pas,…on se distrait… » Et sur cette boutade tous éclatent de rire.

André termine le café que
leur a servi Rose à son arrivée. Le docteur Melchior se lève et avance jusqu’à
la table pour prendre une bouteille posée sur un plateau.

Il pose trois petits verres
cerclés de dorure, et les remplit au trois quarts. Il prend un verre et :

« – A notre avenir
dit-il et que notre union soit un succès pour tous. »

André trempe ses lèvres et
avale une gorgée pour goûter et s’arrête surpris. Il demande :

André :

« – Mais d’où vient cet
alcool d’exception ? Il ne date pas d’hier…»

Le docteur Melchior :

« – 1915… André, ce fut
une grande année. Il a 45 ans cette année. »

André :

« – Mais c’est mon
année de naissance. » C’est incroyable. Quelle magnifique saveur il a su
conserver ! »

Le docteur Melchior :

« – Je suis œnologue à
mes heures et c’est moi qui le fabrique. Cette bouteille, je te l’offre en
guise de réconciliation »

André :

« – Docteur Melchior,
c’est excessif, Mais je vous remercie, c’est un grand honneur. »

Le docteur Melchior :

« – La page étant
tournée de façon définitive, il va falloir s’organiser avec votre garde secrète
pour que nous commencions à préparer l’avenir. Monsieur le Curé, c’est à
vous. »

Monsieur le Curé

« – La première chose à
faire, c’est de réconcilier le village avec le château. Je vais donc annoncer à
la messe de dimanche, que pour recevoir plus de monde, nous ferons la kermesse
annuelle ici, dans le parc du château. Et, c’est toi André qui va monter sur ma
chaire et annoncer la bonne nouvelle. Le docteur Melchior sera présent et
viendra te rejoindre pour le confirmer. Ensuite, nous poserons deux mille
affiches jusqu’à Saint-jean d’Angély et nous travaillons sur une surprise. Nous
en parlerons quand les choses seront sûres. Ta caution et la mienne emporteront
l’adhésion des fidèles. Ce sera ta première action publique. Tout vient à temps
pour qui sait attendre. Nous préparons la montgolfière, elle sera gonflée et
dominera les activités, nous ferons des baptêmes de l’air sans vol, juste la
faire monter et descendre, il y aura aussi deux expositions, une à finaliser,
l’autre sera organisée sous le contrôle de Tapioca. Nous la préparons
actuellement avec elle.

Le docteur Melchior voyant
qu’il est proche de midi leur dit :

« – Il se fait tard, Messieurs, j’avais dit une heure
nous en sommes à deux, mais c’est du temps bien employé. On se retrouve mardi à
quatorze heures pour une séance de travail plus technique. Les trois hommes se
lèvent et se dirigent vers la sortie. Sur le perron, le docteur Melchior se
tourne vers André et lui dit :

« – Mon cœur ne m’a pas
trompé, je savais que vous étiez un brave homme.

André ému:

« – Merci
Monsieur ! Oh pardon! merci docteur Melchior. Monsieur le Curé, Je
vous dépose en passant.»

Le vieux curé :

« – J’accepte bien
volontiers, mes vieilles jambes me font tellement souffrir. »

Ils prennent congé du
docteur Melchior, montent dans la voiture et quittent le château en direction
de l’église.

Monsieur le Curé :

« – C’est bien André,
nous pouvons avancer et tu seras notre prochain maire. Nous avons rendez-vous
mercredi matin avec Monsieur Malveau à dix heures. Passe me prendre, nous irons
ensemble. C’est possible pour toi ? »

André :

« – C’est bon pour moi,
à Mercredi lui dit-il pendant que le vieux curé descend de la voiture, »

Monsieur le Curé :

« – A bientôt
André. »

André redémarre aussitôt
pour retourner chez lui. Si quelqu’un lui avait dit que c’était Le Curé qui
tirait les ficelles de la vie du village, régentait la vie politique
municipale, il ne l’aurait jamais cru. »

Il a bien fait de retourner
dans son écurie, ils sont au courant de tout, comme Pierrot. Mais, comment
fait-il ? Lui aussi est au courant de tout. Il n’e peut pas être à son âge
son confident. Je comprends mieux pourquoi, nous avons jamais pu nous imposer
avant, nous n’avions aucune chance. Tout était joué d’avance.

Il regagne sa
maison, heureux de cette réconciliation, mais surtout soulagé. Germaine
curieuse l’attend avec la grand-mère dans la cour. Dès qu’il est descendu, il
est pressé de mille questions.

Les deux femmes :

« – Alors, comment
est-il ? Est-il gentil ? comment est sa maison ? Comment sont
ses meubles ? les plafonds ? les murs ?…Les questions fusent de
toutes parts, sauf sur le sujet réel de la visite. Elles n’ont rien à faire, de
ce qu’ils se sont dits.

Elles arrivent malgré tout à
obtenir des réponses et satisfaites lui servent son déjeuner. À la fin, à bout
d’arguments, il leur lâche du bout des lèvres :

« – La kermesse se fera
au château, nous serons tous invités, vous aurez le loisir de tout découvrir et
de lui poser plein de questions. Comme deux petites folles, les deux femmes
gloussent comme deux gamines. Tantôt, elles iront brûler un cierge à l’église.
Elles réalisent elles aussi, sans en avoir jamais parlé, un rêve d’enfant
qu’elles n’espéraient plus.

L’après-midi, le maître
donne les résultats du mois. Il n’a pas eu le courage de les départager. Le
chant aurait donné une avance légère à Tapioca, mais cela aurait été trop injuste.
Il aurait dû dans ce cas rajouter une note supérieure pour le sport à Pierrot.
Ils sont donc ex æquo, avec 17/20
de moyenne.

À l’énoncer des résultats
toute la classe se lève et applaudit. Le troisième est à 15/20. Le soir dans
les deux familles, c’est la fête et André invite les parents de Tapioca à
déjeuner dimanche pour fêter l’événement. Tapioca compte bien pour cette
occasion, leur présenter Umagu qui ne peut-être que de la fête.

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