Le soja

Mlle Elegance parisienne

La consommation d’isoflavones ne présente pas de risque lorsqu’elle se limite à 1mg/kg/jour chez l’adulte.

Recommandations concernant plus particulièrement les adultes:

Il faut éviter de cumuler les sources de phyto-estrogènes :
Par exemple aliments dérivés du soja et compléments alimentaires, ou compléments alimentaires composés de plusieur types de phyto-estrogènes (isoflavones, coumestanes…) en particulier si les apports totaux en phyto-estrogènes ne sont pas précisés.
Les aliments à base de soja, tels le tonyu, le tofu, peuvent être consommés sans excès par les adultes puisqu’ils diminuent l’apport en graisses saturées animales, et dans le cadre d’une alimentation équilibrée et diversifiée, en accord avec les recommandation du Programme national nutrition santé.

La tonicité vasculaire, dont la diminution accompagne souvent une augmentation du risque cardiovasculaire, est améliorée par les isoflavones purifiées de soja, à des doses de 45 à 55 mg/jour de génistéine. Les doses supérieures n’ont pas fait preuve de leur innocuité.
L’interaction des phyto-estrogènes avec la synthèse des hormones thyroïdiennes impose l’exclusion de leur consommation sous quelque forme que ce soit par les sujets hypothyroïdiens traités ou non traités.
Bien qu’aucun phénomène d’allergie n’ait à ce jour été rapporté avec les compléments alimentaires à base d’isoflavones de soja, la variété des modes d’obtention de ces extraits doit inciter les personnes notoirement sensibles aux protéines de soja à la prudence vis à vis de ces préparations.

Recommandations concernant plus particulièrement les femmes enceintes, nourrissons et enfants en bas âge

Compte tenu de l’état actuel des connaissances et des incertitudes concernant les effets à long terme des fortes doses d’isoflavones ingérées de façon prolongée par les nourrissons, les préparations aux protéines de soja ne devraient pas être données aux enfants avant 3 ans si celles-ci ne sont pas à teneur réduite en isoflavones. Compte tenu de leur composition, les tonyus, jus de soja sont contre-indiqués pour l’alimentation des nourrissons et des enfants en bas-âge, de la naissance à trois ans.

Les études animales montrent que les phases précoces du développement des organes sexuels (pendant la gestation et la lactation) sont particulièrement sensibles à l’exposition aux phyto-estrogènes. Des anomalies morphologiques pouvant entraîner une diminution de la fertilité mais aussi une plus grande sensibilité aux carcinogènes sont observées. Une précaution importante apparaît donc d’éviter chez la femme enceinte et allaitante une consommation élevée d’isoflavones, notamment sous la forme de compléments alimentaires. De même la consommation de produits à base de soja chez le nourrisson, préparation à base de protéines de soja, puis préparations de suite et l’enfant en bas âge, tonyus, yaourts au soja est à éviter.
La consommation de préparations à base de protéines de soja devrait, dans le cas des nourrissons et des femmes enceintes, être inférieure à 1 mg/L de préparation reconstituée en équivalents aglycone46, soit environ 0.15mg/kg de poids corporel.

Tofu

Recommandations concernant plus particulièrement les professionnels

Dans l’état actuel de nos connaissances, dans l’attente d’étude d’intervention contrôlée, aucune étude humaine pertinente ne permet d’autoriser d’allégation de prévention de la dégradation des fonctions cognitives chez la femme aux dérivés du soja ou aux suppléments d’isoflavones.

L’étiquetage de toute préparation diététique à base de protéines de soja destinée aux nourrissons et aux enfants en bas âge doit préciser la teneur en phyto-estrogènes, exprimée en équivalent aglycones, notamment sur les aliments à base de soja et les compléments alimentaires. Ceci signifie un contrôle des doses par les industriels à chaque fabrication avec un nouveau lot de soja.

Les consommateurs de produits dérivés du soja doivent être informés que ces produits contiennent des isoflavones dont il a été montré qu’elles pouvaient exercer des effets hormonaux. La composition en isoflavones de ces compléments doit être clairement indiquée. La mention “Parlez-en avec votre médecin” doit alerter les consommateurs d’éventuelles contre-indications.

Il existe aussi des interactions avec d’autres traitements hormonaux (par exemple, tamoxifène) pouvant exacerber ou neutraliser ces traitements. La consommation de phyto-estrogènes devrait être évitée dans ces cas-là.

Sources: ANSES (ancien AFSSA)

La confession d’André…………..Episode 68

Le dimanche, André n’a rien
dit à personne. La petite église est bondée. Tout le monde est présent, chacun
voulant voir, qui cette fois André va traîner dans son sillage. Monsieur le
Curé est aux anges, surtout quand il est obligé de rajouter quelques sièges. Le
diacre connaît tous les efforts qu’il fait, et son église se remplit chaque
dimanche davantage, il est souvent cité en exemple par ses supérieurs,

André prend place sur son
banc habituel au premier rang avec toute sa famille au grand complet. Le bedeau
ferme les deux grandes portes d’entrée et l’harmonium entonne sa musique
habituelle de début de messe pendant que Monsieur le Curé et ses enfants de
choeur se mettent en place. Il commence sa messe par plusieurs prières et
plusieurs chants usuels que tous reprennent. Puis, il monte en haut de sa
chaire et commence son prêche dominical qu’il termine rapidement en annonçant
que la kermesse aurait lieu cette année, dans le parc du château à la surprise
générale et dans une ambiance peut-être même un peu réprobatrice…

Il invite aussitôt André à
venir le rejoindre. Un peu stressé, celui-ci monte lentement l’escalier de bois
et le vieux Curé s’efface pour lui laissé la place.

André :

« – Très peu d’entre
vous se seraient imaginer, il y a encore quelques jours me voir à cette place
pendant la messe dominicale, moi non plus d’ailleurs. Pourtant, j’ai toujours
pensé que le chemin que j’avais choisi était le bon pour les miens comme pour
moi.

Il y a quelques semaines
déjà, une profonde réflexion m’a montré que je m’ étais trompé de chemin.
Pourtant, les proches, mes intimes, Germaine, sa mère, mes enfants se sont tous
battus contre mes erreurs et ont su me montrer que je n’avais pas choisi que de
bons amis pour m’entourer ou me conseiller. C’est mon petit dernier, Gros Sel
que vous connaissez tous, qui a provoqué le choc décisif, avec son humour
corrosif comme d’habitude…

Monsieur le Curé, sans
aucune rancune m’a accueilli et j’ai pu mesurer rapidement avec effroi de
l’étendue du mal que j’avais fait avec mon orgueil et mes mauvais choix en
général en politique en particulier. Il est donc normal qu’aujourd’hui, je
répare. J’ai commencé à le faire, chez moi d’abord ou désormais les décisions
sont prises de façon collégiale, mais aussi dans ma conduite publique en me
mettant au service du Club de football qu’entre parenthèse, je félicite pour
son parcours cette année, de Monsieur le Curé qui a besoin de bras pour sa
kermesse annuelle, à votre service à tous et à la jeunesse en particulier.

Il y a au village, un homme
que je pourfends à tort depuis plus de vingt ans, c’est le docteur Melchior du
château des Mystères. Je n’ai jamais moi-même lancé de rumeurs sur lui, mais je
les ai utilisées et je les ai souvent amplifiées…Pourquoi ? Par cupidité.
Je voulais racheter ces terres et devenir le plus gros, le plus riche le plus
envié, mais je ne suis devenu que le plus gros des imbéciles ! Est ce que
ce brave homme m’a fait du mal… Non ! Est ce que j’ai quelque chose à lui
reprocher…Non ! Avons-nous eut connaissance de sa moindre
indélicatesse…Non ! Il n’avait qu’un défaut à mes yeux. Celui d’exister et
d’avoir des terres que je ne possédais pas.

Cette maladie obsessionnelle
de la possession du bien d’autrui, alla jusqu’à vouloir mettre le feu, avec mes
camarades communistes de l’époque, à son château. Heureusement, ma bonne
Germaine veillait et me flanqua dehors avec interdiction de revenir. Certes,
elle m’a repris huit jours plus tard et j’ai dû promettre de ne plus gâcher sa
vie avec de telles idioties. Merci encore Germaine, de m’avoir ce jour-là sauvé
la vie ainsi que celle de notre famille. »

Germaine se sent rougir jusqu’aux oreilles.

« – André continue…

« – Sur le chemin de la
rédemption, j’ai écrit au docteur Melchior pour implorer son pardon et avec le
grand cœur qu’il cache, il a aussitôt accepté. J’ai dû et c’est normal, lui
donner des gages de bonne foi. Je l’ai fait en toute sincérité, je lui devais
bien cet engagement.

Nous avons fait une réunion
lundi dernier, en présence de Monsieur le Curé, et nous avons décidé certaines
choses. La première, c’est qu’entre le château et le village, cet antagonisme
dépassé doit cessé immédiatement, et que chacun se respecte comme nous le
faisons entre nous chaque jour.

Pour sceller cette amitié
retrouvée, j’ai pensé qu’il serait bien que le village fasse un geste et comme
le terrain où nous faisons la kermesse est beaucoup trop petit nous pourrions
la faire dans le parc du château. Il est sécurisé, il est très beau et nous
rêvons tous, depuis plusieurs générations de le découvrir, c’est l’occasion
maintenant ou jamais.

Le programme de cette
manifestation sera très alléchant, il sera nouveau, unique pour le village. Il
vous sera proposé dans une semaine par Monsieur le Curé qui aura retrouvé sa
place, ici. Il reste maintenant un dernier point très important, dans un
accord, il faut être deux. Monsieur le Curé m’a donné le sien, le docteur
Melchior va-t-il accepter cette ouverture et cette paix ? je la lui pose devant
vous, docteur Melchior acceptez-vous de prêtez le parc et votre château pour la
kermesse annuelle de notre village ? »

André se tait et l’harmonium
égrène quelques sons dans un silence absolu, au pied de la chaire, Monsieur le
Curé son bréviaire en main attend…Un bruit de pas se fait entendre et un homme
tout de blanc vêtu, âgé, la barbe blanche cachant la moitié de son visage, sort
de derrière l’autel, il se signe, fais une genoux flexion devant le christ et
rejoins André en haut du prétoire.

André l’accueille et, se
retournant vers un public qui n’en croît pas ses yeux, ni ses oreilles
dit :

« – Mesdames,
Mesdemoiselles, Messieurs, j’ai l’honneur et le plaisir de vous présenter le
docteur Melchior du château des Mystères. »

Un murmure parcours
l’assistance et tous sont attirés par le regard clair de ses beaux yeux bleus
et son visage marqué par les longues années qu’il a vécues…

Le docteur Melchior d’une
voix émue…

« – Bonjour, depuis
longtemps, je n’ai pas eu l’occasion de m’exprimer en public, pardonnez-moi
cette émotion qui m’étreint. Depuis toujours, je souffre, de cette
incompréhension entre le village et moi, bien que j’en connaisse les vraies
raisons.

Seuls les imbéciles ne
changent pas d’avis. André vient de nous faire une confession publique, peu
d’hommes en sont capables. Je viens d’apprendre de sa bouche, que mon château
avait même eu chaud, il y a quelques années. J’en profite pour remercier Madame
Hillairet de son aide en cette situation délicate, qui prouve à quel point,
l’idiotie, la jalousie, l’endoctrinement peuvent conduire des imbéciles
conditionnés à des actes immoraux, dangereux pouvant gâcher leur propre vie,
celle de leur famille et celle des autres.

J’ai accepté avec plaisir de
tirer un trait sur ce passé et sur la main tendue d’André. Je l’attendais
depuis longtemps. Je lui ai demandé des gages de confiance, il me les a donnés.
Je l’en remercie et c’est avec un grand plaisir que j’ouvrirais les portes, le
parc et le château tout entier pour la kermesse du village, et si les choses se
passent bien, nous continuerons chaque année. Je vous remercie de votre
confiance.

Ayant terminé, le docteur
Melchior descend de la chaire, et avance jusqu’à l’autel, où il est accueilli
par Monsieur le Curé. André regarde le public, et aperçoit au dernier rang, le
Professeur qui est venu comme chacun à la messe. Il se dit qu’il va enfin
pouvoir lui parler en sortant.

Il redescend pour rejoindre
les autres, et invite le docteur Melchior sur son banc. Il le place entre son
épouse et ses enfants. La messe reprend par des chants. André peut constater,
que le docteur Melchior est un bon chrétien, connaissant par chœur tous les
psaumes. Il chante très bien et va même communier. La messe se termine et le
curé raccompagne ses ouailles sur le parvis comme d’habitude, au son de
l’harmonium qui ne cesse d’émettre ses sons mélodieux.

Tous sont très entourés et
le docteur Melchior plus que les autres, chacun rêvant de le voir de plus près
et de lui serrer la main. D’autres félicitent André pour son intervention ou
Germaine pour le courage dont elle a su faire preuve.

Puis, la foule se disperse,
et le docteur Melchior regagne son château, par la petite porte laissée ouverte
par le gardien. Il a invité Monsieur le Curé et le Professeur pour déjeuner, et
passer l’après-midi dans sa roseraie. André le cherche des yeux, mais il a déjà
retiré dès la fin de la messe. il lui a encore échappé.

Ce dimanche, le dîner avec
les parents de Tapioca est une vraie fête familiale ou tous sont très contents
de se retrouver. Pierrot et Gros Sel sont allés chercher Umagu et Pierrot l’a
placé sur une petite table pour qu’il puisse partager le déjeuner. Ils l’ont
récupéré à la fin de l’office et sont rentrés avant les autres. André est
surpris de retrouver le papillon trainant au milieu de la pièce, mais comme
désormais plus rien ne l’étonne, il admet volontiers qu’il soit de la fête.

Germaine une fois seule avec
lui, félicite André pour son beau discours.

Germaine :

« – Tu m’as donné
plusieurs fois la chair de poule, mais quand tu as parlé de l’incendie, j’ai
failli me mettre à pleurer. »

André :

« – Il fallait que je
le fasse, que je le dise, j’en avais besoin, j’ai fait trop de mal sans m’en
douter.»

La grand-mère n’en peut plus
des choses qu’elle va pouvoir raconter, de toute façon elles sont déjà sur la
place publique et ce sont ses copines qui cherchent à la voir, sachant qu’elle
est en première ligne et connaît sans aucun doute, toutes ces nouvelles qui les
passionnent.

Après à l’habituelle station
dominicale à la pâtisserie, tous rentrent à la maison pour terminer la
préparation de la petite fête familiale.

Vers treize heures Tapioca
arrive avec ses parents. Quand elle aperçoit Umagu, elle est super contente et
Umagu le lui rend bien. Elle le présente à ses parents. Ils deviennent les
seconds parents du village à le découvrir de près. Ils sont séduits par sa
beauté, par sa grâce, mais quand ils voient Tapioca engager une conversation
avec lui, ils restent éberlués. Tapioca lui présente sa maman et son papa et à
chacune de ses interventions, il lui répond par un battement d’aile, soit par
une position ou une attitude qui est sans aucune équivoque. Il comprend les
questions et donne à chaque fois une réponse.

À table, il veut être à côté
de Tapioca et fait la comédie tant qu’il n’est pas placé à près d’elle. Le repas
se déroule très bien et les mets comme d’habitude sont exquis.

Pour l’apéritif, André à
sorti son meilleur pineau, mais il ne peut s’empêcher de faire goûter celui de
son année de naissance généreusement offert par le docteur Melchior. Une longue
conversation s’engage avec Claude le père de Tapioca sur la façon d’améliorer
leur vinification et les deux futurs beaux pères décident d’y travailler
ensemble. Les femmes parlent cuisine et du travail des enfants à l’école.
Germaine et la grand-mère reçoivent les félicitations d’usage.

L’après-midi, André propose
une balade au zoo de Chizé, que tous acceptent avec joie. Pierrot indique
qu’avant, qu’il va devoir mettre Umagu en sécurité, car on ne sait jamais. En
passant, Umagu est déposé chez le Professeur. Par le téléphone interne, Pierrot
prévient Ralph qu’il a ramené Umagu, qu’il veuille bien le récupérer.

Au zoo, ils découvrent
toutes les espèces protégées, conservées chouchoutées et plus particulièrement
le vivarium ou des centaines de serpents du monde entier sont présentés dans
des cages de verre. Après une longue promenade en forêt, ils rentent en fin
d’après-midi en se promettant de recommencer dans quelques semaines.

Au château, les choses se
passent plus calmement et chacun se félicite du discours d’André.

Monsieur le Curé :

« – Il m’a fait plaisir
en se lâchant, j’ai pensé qu’il se croyait à la confesse. Il a retourné tout le
village. Ils seront tous là. Ce n’est pas trop tôt que ces rumeurs
cessent. »

Le docteur Melchior :

« – À qui le dites-vous
mon père, mais André nous apparaît enfin sous sa vraie nature. Il deviendra un
fin politique. À nous de bien le driver. Je suis certain que ses enfants sont
important pour lui, il les écoute. Pierrot est un garçon intelligent qui fera
son chemin. Il a déjà de l’ascendant sur son père. Il a comme Béatrice, une
vraie personnalité.

Le vieux Curé :

« – Ah, vous aussi vous
n’aimez pas son surnom !

Le docteur Melchior :

« – C’est un surnom
idiot…Tapioca, je ne comprends pas que les parents le tolèrent, Béatrice c’est
si jolie…

Le Professeur :

« – Ces identifications
sont des phénomènes d’affection ou de moqueries, ils sont les reflets d’une
époque qui recherche une certaine indépendance dans les faits ou dans les mots.
Ils ont deux origines, l’enfance et les parents ou l’école. Il est plus présent
dans les campagnes ou les petites villes et moins dans les grandes villes où
l’indépendance est naturelle, l’affectivité moins marquée.

En ce qui concerne André,
son problème était qu’il n’avait pas d’identité personnelle, ni d’objectif
réel. Il a donc imaginé un monde de dominance, mais il n’avait pas les moyens
du maire, il ne lui restait que son parti pour pouvoir utiliser la force de la
machine du parti et un peu d’argent. Il avait ainsi une impression de domination
et reconnaissance artificielle qu’il s’imposait en rachetant des terres. Il
était le plus gros propriétaire du village et tous le savaient, personne ne
pouvait lutter contre lui financièrement, tous sauf vous docteur Melchior d’où
cette haine viscérale car il ne savait pas comment vous atteindre. Comme vos
terres sont en fermage, il ne pouvait même pas évoquer une jachère éventuelle,
pour les récupérer à la faveur d’un remembrement.

La force, il l’exerçait en
s’en prenant aux valeurs dominatrices que représentent, l’usine, le Maire, le
Château et leurs moyens. Ils lui permettaient d’exacerber son orgueil
destructeur mais puissant. Il avait besoin d’être reconnu chez lui, d’abord par
sa famille et surtout ses enfants qui le détestaient sans qu’il s’en rendre
compte et de plus en plus, en grandissant. Le jour où il en a pris conscience,
les choses se sont remises en place, seules. Il a su ce qu’il devait faire car
il est normal. Il a retrouvé immédiatement cet équilibre qui lui manquait et
dont il souffrait intérieurement. Il a ouvert les yeux et il a su ce qu’il
devait faire. C’est un homme droit, ses propres valeurs morales ont fait le
reste. Il a dû beaucoup souffrir par le passé, il était un insatisfait
permanent et la haine qu’il développait était contre lui en réalité, d’où ses
colères fumantes. Il n’en sera que plus régulier demain, et comme il sera bien
entouré, je suis sûr que vous pourrez compter sur lui…C’est un homme fidèle et
de convictions.

Le docteur melchior :

« – Belle analyse et
belle déduction psychologique Professeur,

Le Professeur :

« – C’est plus facile
sur des êtres vivants que sur des os, des crânes ou des dentitions du
tertiaire, j’en conviens dit-il en riant. J’aimerais bien docteur Melchior que
vous me parliez de vos calculs secrets pour remonter le temps.

Bien que la discussion soit
intéressante le vieux Curé s’est endormi dans son transat et les deux
scientifiques se lancent dans un échange bien compliqué pour nos chastes
oreilles…La discussion s’étend jusqu’aux vêpres et ils sont obligés de le
réveiller pour ne pas qu’il les oublie. Dieu en serait très fâché.

Chacun s’en retourne chez
lui très heureux de ce dimanche ensoleillé.

La revue de presse de Paulo (9 juin 2011)

Revue de presse Vins par Paulo le sommelier

5 juin, 2011 | En Bref… | Advini s’agrandit |

Edonia change de mains dans le négoce Libournais

La société Edonia, petite maison de négoce du Libournais, vient d’être acquise par le groupe Advini, par l’intermédiaire de sa filiale Antoine Moueix, autre négociant du Libournais. Edonia distribue des grands crus de Bordeaux, principalement à l’export, ainsi que le cru argentin Alta Vista, et le château Dereszla, en Hongrie. Advini, qui possède entre autres Laroche, Jeanjean ou Rigal, montre aussi sa volonté d’étendre son emprise commerciale sur les grands vignobles français.

5 juin, 2011 | En Bref… | moteur ! |

Depardieu, acteur dans ses vignes en Anjou

On connaît Gérard Depardieu acteur. On connaît Gérard Depardieu vigneron. Le réalisateur Sony Slow a rassemblé les deux figures dans un court-métrage tourné cet hiver dans ses vignes du Château de Tigné en Anjou, sa toute première acquisition viticole. Dans “Grenouille d’hiver”, l’acteur incarne Benjamin, viticulteur en deuil.
Le film a été produit par la société Nompareille Productions de Jean-Maurice Beyllache, par ailleurs responsable des relations publiques de la maison saumuroise Bouvet-Ladubay, la même qui produit la cuvée Taille Princesse, signée… Gérard Depardieu. Le court-métrage de 17 minutes a été présenté au dernier Festival de Cannes.

4 juin, 2011 | Viticulture | vin d’été |

Le clairet : un rosé de Bordeaux pas comme les autres

Le clairet de Bordeaux est une production singulière, une appellation unique qui recouvre des vins pas tout à fait rosés, mais pas tout à fait rouges non plus, et qui se situent exactement entre les deux. On pourrait dire aussi que ce sont des rosés très corsés, ou bien des rouges très légers. Ce sont en tout cas des vins d’été, à consommer frais, dans les deux années qui suivent les vendanges. Ils affichent une couleur plus foncée que les rosés, et des arômes de fruits rouges traditionnels des cépages dont ils sont issus, c’est-à-dire merlot et cabernets.
Aux vendanges du millésime 2010, on a compté 230 producteurs de clairet en Gironde, pour 688 hectares, et un volume de production de 35.600 hectolitres. Par comparaison les producteurs de rosés étaient alors plus de mille, cultivant 4.400 hectares, et produisant 226.300 hectolitres. Ceci montre que le clairet est une niche dans la production totale des vins de Bordeaux, qui dépasse couramment les cinq millions d’hectolitres. Mais c’est une vieille tradition qui se maintient, et qui conserve un fidèle club d’amateurs. Pour certains, le clairet serait même l’ancêtre des vins rouges du Bordelais, le fameux « claret » cher aux Anglais, qui était un rouge léger et fruité à boire dans l’année. Le clairet de Bordeaux est produit principalement sur les coteaux qui bordent la Garonne, en amont de la ville, ainsi que dans l’Entre deux Mers. La cave coopérative de Quinsac s’en est fait une spécialité.

4 juin, 2011 | En Bref… | palmarès |

Concours : 1.200 vins médaillés à Bordeaux

La 55ème édition du concours de Bordeaux-Vins d’Aquitaine a eu lieu, comme tous les ans, dans le cadre de la Foire Internationale à Bordeaux Lac. 4.073 échantillons, provenant de cent appellations différentes, ont été dégustés par mille professionnels du vin ; ceux-ci ont attribué 377 médailles d’or, 514 médailles d’argent, et 313 médailles de bronze.

3 juin, 2011 | En Bref… | association |

Lubéron : Quatre coopératives fusionnent

Quatre coopératives viticoles du Vaucluse, situées dans les communes de Lourmarin, Cadenet, Lauris et Cucuron, ont décidé de s’associer, et dévoilent leur nouvelle identité graphique : « Louérion Terres d’Alliance ». Louérion est le nom donné au Lubéron à l’époque des Romains. Cette nouvelle dénomination témoigne d’une volonté commune de véhiculer des valeurs ancestrales, mais aussi de se rassembler pour construire l’avenir. Ainsi est née une synergie, et une communion d’hommes, de terroirs, de couleurs et d’arômes.
La nouvelle structure représente une production de 50.000 hectolitres de vins, dont 22.000 en appellation Lubéron, , avec 1.500 hectolitres issus de l’agriculture biologique. Les volumes en bio devraient doubler dans les deux ans à venir. Les points de vente situés dans chaciun des quatre villages permettent aux amateurs d’acquérir tous les vins de la gamme, en bouteilles, en vrac ou en bag in box.

3 juin, 2011 | En Bref… | ça c’est fait ! |

Bonfils achète Château Capitoul

Déjà présent dans l’Aude avec les domaines de La Motte (Narbonne), La Boulandière (Lézignan-Corbières) et les Garrigues de Truilhas (Sallèles-d’Aude), le groupe viticole héraultais Bonfils vient d’acheter le Château Capitoul, situé dans le massif de la Clape, entre Narbonne et Gruissan. Il était la propriété de Charles Mock qui avait acheté Château Capitoul en 2001. Depuis, 80% des vignes ont été renouvelées, les bâtiments rénovés, un nouveau chai a été réalisé, des salles de séminaires ont été aménagées ainsi que des chambre d’hôtes et une boutique présentant la production du vignoble. Mais la crise viticole et des investissements mal maîtrisés ont contraint Charles Mock à intégrer le groupe Bonfils. Château Capitoul couvre une superficie de 100 hectares dont 60 de vignes dominant les étangs. Les cinq salariés sont repris par la nouvelle entité, Vincent Mock, fils de Charles, reste responsable des vinifications et de l’exploitation.

2 juin, 2011 | Commerce | J – 15 |

Bordeaux : Le salon Vinexpo dans les préparatifs

Le salon international Vinexpo a lieu, depuis trente ans, toutes les années impaires, au parc des expositions de Bordeaux Lac. Il se déroulera cette année pendant cinq jours, du dimanche 19 au jeudi 23 juin. Comme d’habitude, il se prépare à l’avance, en raison de l’importance de cette manifestation, et surtout des retombées considérables sur l’économie locale. Hôtels, restaurants, taxis, coiffeurs, traiteurs, fleuristes, et une infinité de services, transports, cadeaux, vêtements, locations, sont concernés par un évènement qui laisse des millions d’euros en Gironde.
Les décennies passent, et Vinexpo reste semblable à lui-même, comme indémodable. Il faut dire qu’on lui connait peu de concurrents, exception faite du dynamique salon de Dusseldorf, de plus en plus actif pour le marché européen. Mais la Wine Fair de Londres semble devoir décliner, avec un moindre impact international, et Vinexpo devra forcément en bénéficier. Il semble que les professionnels du monde entier lui accordent toujours autant d’importance. Cette année, le salon s’ouvre dans une conjoncture plutôt favorable, avec une reprise économique qui se fait timidement jour en Europe et aux Etats Unis, s’ajoutant à la bonne tenue des marchés orientaux. Les Argentins, les Espagnols, les Italiens et les Chiliens, seront comme d’habitude très présents sur le salon, avec des vins qui sont de plus en plus demandés sur le marché mondial.
Mais le principal atout de Vinexpo reste sa proximité avec les grands domaines du Bordelais, où ont lieu chaque jour, et surtout chaque soir, des réceptions prestigieuses. Haut Brion, Lascombes, Cheval Blanc, Clos Fourtet, Bouscaut, Meyney, Bonnet, Angelus, Brane Cantenac, Phelan Ségur … autant de cadres magiques, où le vin servira de sésame à des rencontres souvent partagées dans toutes les langues. Ces soirées souvent élégantes et raffinées, font partie depuis toujours de la réussite de Vinexpo.

2 juin, 2011 | En Bref… | terroir, terroir… |

Ballade dans le Gard : le Camp de César !

C’est une promenade originale qui est proposée dimanche matin prochain, le 5 juin, à Laudun, dans le Gard. Il s’agit de monter au Camp de César, oppidum couvrant huit hectares, faisant l’objet de fouilles, dont les trouvailles témoignent d’une occupation antique. Cette randonnée pédestre durera de 8h30 à 11 heures, à travers les vignes, et on découvrira aussi les vins du Clos du Taman. Il s’agit d’un rouge, 2009, appellation Côtes du Rhône Laudun Villages, fruité et subtile, issu de grenache et de syrah. Un blanc très original, la cuvée Excellence Blanc, est un assemblage de quatre cépages : roussane, grenache blanc, viognier et clairette, vinifié et élevé en barriques (médaille d’or au concours de Paris). On peut acheter ces vins sur place entre 7 et 9 euros.
Il est à noter que la coopérative « Laudun et Chusclan Vignerons » rassemble 200 adhérents et 40 salariés dans le Gard … à 15 kms seulement de Chateauneuf du Pape ! Cette cave produit cent mille hectolitres de vins, sur 2.300 hectares, et vient d’entreprendre une démarche bio. Elle a pris aussi le virage de l’oenotourisme pour faire connaitre le patrimoine, les sites naturels, les vignobles et les paysages du Gard. Tous renseignements sur le site laudunchusclanvignerons.com.

1 juin, 2011 | Zoom | caractère et authenticité |

Savoie : un vignoble à découvrir

Synonyme de sports d’hiver et d’évasions vers les cimes, la Savoie porte également sur ses pentes un vignoble d’une surprenante diversité et original sur bien des aspects. Revendiquant 3 appellations et pas moins de 20 Crus, son organisation n’en facilite pas l’approche et fait que la région est trop souvent résumée à son vin le plus populaire, le blanc d’Apremont. Hormis le petit secteur de Seyssel (80 ha), classé depuis 1942, les appellations de Savoie ont été décrétées en 1973. Les aires délimitées distinguent trois AOC principales et leurs dépendances, appelés crus, aux spécificités bien déterminées. Ainsi, de par son importance, l’AOC régionale Vin de Savoie (ou AOC Savoie) coiffe la plupart des crus, soit 16 dénominations, dont toutes celles citées ici. Plus restreinte (210ha), l’AOC Roussette de Savoie englobe 4 crus, tandis que celle de Seyssel se démarque par son unité administrative.

Les vignes occupent 2.200 hectares dans quatre départements, avec cependant une moindre présence dans la Haute-Savoie, l’Ain et l’Isère. Elles sont en fait concentrées à l’est de Chambéry, inscrites dans un relief appelé la Combe de Savoie, où dominent largement les crus Abymes et Apremont, exclusifs aux blancs. Avec un peu plus de 70% des volumes, les vins blancs sont donc la vocation d’une région où le niveau moyen des précipitations (1000 ml/an) et la dominante calcaire favorisent leur épanouissement. Ils sont en outre personnalisés par des cépages autochtones, comme le prépondérant jacquère (55% des surfaces totales), l’altesse, le gringet, la molette et la mondeuse blanche. Ces variétés peuvent être assemblées avec des plants exogènes, tel l’aligoté, le chasselas ou le chardonnay, y compris dans les crus où toutefois la désignation d’un cépage principal est la règle. Ce composant de tête est d’ailleurs unique à Chignin-Bergeron (roussanne, appelée localement bergeron) et en Roussette de Savoie (altesse.).

En rouge, la région fait valoir d’autres variétés indigènes : le rarissime persan et la mondeuse noire qui façonne tout le caractère des crus Arbin et Saint-Jean-de-la-Porte. Dans cette couleur, ainsi qu’en rosé, le gamay reste globalement prédominant, notamment dans son secteur le plus fécond, celui de Chautagne. La région produit également des vins pétillants, ceux d’Ayze et de Seyssel bénéficiant de leur propre indication d’origine.

Informations puisées dans la revue le journal du vin http://www.lejournalduvin.com

Trucs et Astuces du jour (9 juin 2011)

Comment augmenter le volume des blancs d’œufs…

Lorsqu’on bat des blancs d’oeufs pour les monter en neige, il existe une méthode pour en
augmenter le volume.

Incorporer simplement de l’eau froide, tout en continuant de les battre.

Les proportions sont d’environ un quart de verre d’eau par blanc d’œuf, mais on
peut en rajouter si on ne cesse de battre les blancs avec un bon batteur.

Comment conserver des jaunes d’œufs…

Lorsqu’on doit faire une préparation culinaire faite juste avec des blancs d’oeufs, on n’a
pas forcément l’utilité des jaunes immédiatement.

Si on ne veut pas les consommer de suite, il suffit de les conserver au congélateur dans
un sac étanche. Attention, à utiliser dans le mois qui suit la congélation.

Comment conserver une banane pelée…

Lorsqu’on pèle des bananes pour une préparation culinaire et qu’il en reste trop, il ne
faut pas les jeter car on peut les conserver.

Prendre du papier aluminium et les envelopper dedans. Elles se conserveront sans problème
le temps de les réutiliser.

Comment éviter aux fruits de s’oxyder…

Les pommes, bananes, poires, etc… s’oxydent très vite une fois qu’on les pèle. Ce n’est
pas très agréable au moment de les déguster.

Pour éviter cette vilaine coloration terne, il faut les frotter avec du jus de citron ou si
on les poche, il faut les mettre immédiatement dans le vin ou le sucre.

Comment conserver une belle sauce…

Lorsqu’on fait une sauce et surtout si cette dernière contient des herbes et légumes, la
couleur varie et devient sombre.

Pour la conserver intacte et qu’elle soit belle et appétissante, il suffit seulement de
la surveiller et de ne jamais la faire bouillir et de cuire en la tournant sans
arrêt.

Conserver et mieux utiliser des radis…

Quand on veut conserver longtemps des radis cueillis, il y a une astuce très simple et
pratique.

Prendre un petit saladier, le remplir d’eau et mettre la botte de radis la tête en bas de façon à
ce que les fanes soient dans l’eau ainsi les radis se garderont frais et ne flétriront
pas le temps de les consommer.

Utiliser les fanes de radis en les faisant cuire, 30 minutes, les mixer, saler poivrer
épaissir avec de la fleur de maïs et vous aurez une soupe excellente,
vitaminée, légère, et très bonne pour la santé.

Comment faire un pot au feu moins gras…

Le pot au feu est un très bon plat apprécié de tous, mais il a pour défaut d’être assez
gras et donc indigeste.

Pour le rendre plus léger, donc plus digeste, il faut mettre dedans une pomme non épluchée
dès le début de la cuisson. Cette opération aura pour effet qu’elle absorbera
la graisse.

Comment conserver de bons harengs…

Lorsqu’on aime les harengs à l’huile et aux oignons, au lieu de les acheter tout faits,
on peut se les préparer.

Pour un ballotin de harengs, il faudra couper la moitié d’un oignon et y mettre de l’huile
de pépins de raisins car au réfrigérateur, cette dernière ne fige pas et les
harengs sont plus appétissants.

Comment décoller un gâteau de son moule…

Même si on a pris les précautions d’usage en beurrant un moule à gâteau, lors de la sortie
du four de ce dernier, il arrive qu’il ne se décolle pas bien.

Pour remédier à ça, il suffit de tremper le moule dans de l’eau froide dès la sortie du four
et si le moule est froid, le plonger au contraire dans de l’eau chaude et le gâteau
viendra facilement.

Comment connaître la saison pour les Coquilles Saint-Jacques…Comment éviter à la crème fraîche de tourner…

Lorsqu’on se sert de crème fraîche, on a souvent un pot ouvert au réfrigérateur et il
arrive que cette dernière tourne assez vite.

Pour éviter ce problème, il suffit de rajouter un tout petit peu de fécule comme la moitié
d’une cuillère à café pour un pot de 25 cl et la crème durera bien plus longtemps et restera ainsi fraîche.

La réconciliation ………………………………Episode 67

La réconciliation ………………………………Episode 67

Il arrive à la grille du
château deux minutes plus tard et se gare, là ou les employés du château lui
demande de le faire. Le gardien l’accompagne pendant que le jardinier ferme la
grille.

Il gravit les marches du
perron, et est introduit dans la magnifique entrée, recouverte de tableaux
superbes. Il n’a pas le temps de les admirer que le docteur pénètre dans le
vestibule suivi de Monsieur le Curé qui le salue d’un Joyeux :

Bonjour, André comment
vas-tu ?

André :

« – Très bien, que
c’est beau chez vous !

Le docteur Melchior :

« – Viens, nous allons
aller jusqu’au salon blanc. C’est une couleur neutre. »

André :

« – Je ne suis pas de
votre avis, c’était la couleur des Rois de France. »

Le docteur Melchior :

« – Dans une autre vie
André, nous sommes en république. André, la royauté c’est bon pour les
Anglais.»

André :

« – Vous avez raison,
je suis encore marqué par mon passé récent. »

Monsieur le curé :

« – Assied-toi ici
André, face au docteur Melchior, moi je me tiendrais au bout de la table, je ne suis qu’un
rédacteur, observateur et témoin. »

Chacun s’assoit et le
docteur Melchior pose sa lettre devant lui.

Le docteur Melchior :

« – Puisque tu es ici
André, c’est que tu n’es pas opposé à
l’essentiel de mon texte. J’ai accepté tes excuses, je reconnais les efforts que tu fais pour reprendre un chemin, que tu n’aurais jamais dû quitter. Ce
sont les gages que nous attendions. Merci. »

André :

« – Je souhaiterais
seulement quelques aménagements à vos conditions, sur le calendrier surtout,
c’est trop strict.»

Le docteur Melchior :

« – Ce texte André, est
une chartre de bonne volonté, les dates et ses applications resteront de ton choix. Il se s’agit pas de t’enfermer dans un ghetto, mais de respecter la ligne que l’on souhaite, à toi de l’adapter à une planification.
L’important c’est le résultat final et son évolution dans le futur. »

André :

« – Dans ce cas, je
signe votre document immédiatement. »

Le docteur Melchior savoure
sa victoire.

André :

« – Voici la lettre que
j’ai envoyée au parti, je vous en ai apporté une copie et je vais la publier
dans l’Angérien de mercredi. J’ai déjà signé le bon à tirer et j’ai réglé la facture. »

Le docteur Melchior :

« – Ce n’est pas la
peine, ta lettre et votre réunion de la gare a mis un tel bazar dans leurs
troupes qu’ils sont morts. Nous avons nos agents parmi tes anciens amis. Nous
sommes au courant. Ce sont leurs problèmes, nos amis n’ont pas bougé. Mais
quand tu fais les choses André, je reconnais que ce n’est pas à moitié. Ils ont
explosé en une seule soirée. Même les gendarmes le savent. Nous savons aussi
pour ton nouveau syndicat. C’est une excellente idée, elle plait beaucoup au
maire. »

Monsieur Le Curé :

« – Nous avons besoin
de toi pour remplacer le maire. À son âge, il veut se retirer. Il a apprécié
comment tu as cassé son syndicat rétrograde et sans intérêt pour les
travailleurs. Il veut mettre en place avec ton équipe des idées nouvelles, modernes, jeunes autour d’une
participation aux résultats qui enrichira tout le monde. Il te connaît et tu as
été son adversaire dans les négociations. Il sait ton âpreté à la négociation.
Il souhaite que tu le remplaces à la tête de sa liste. »

André,

Je pourrais la modifier un
peu ?

Monsieur le Curé :

« – Tu en auras tout le
loisir, beaucoup parmi les anciens souhaitent se retirer, ils sont avec le
maire depuis le début, d’autres sont morts, malades ou fatigués, il reste de la
place pour le changement. Nous aimons pour le village ton idée de liste d’union
municipale, basée sur le partage des actes et des devoirs. Nous avons apprécié
ton idée de donner du travail aux fermiers, partager les fermages entre les
jeunes qui se lancent pour garder les familles au village, la création d’un
CEG, d’une piscine et d’une nouvelle zone d’accession à la propriété.

Le docteur Melchior :

« – Tout cela va coûter
cher, mais soit tranquille nous aurons les financements. Tout ne se fera pas en
un jour, mais si nous mettons en place tous ensemble cette plate-forme
d’objectifs, je me demande qui va la contester. Il y aura toujours, les
quelques mauvais coucheurs habituels, mais personne ne les suivra et nous
aurons 90 % des voix des employés de l’usine, le reste se partage entre les
gens qui vont à la messe, la clientèle des bistrots et du football. J’apprécie
beaucoup que tu éduques tes enfants de cette façon, comme leur apprentissage des
sciences, de l’histoire etc. C’est un bel exemple pour les autres. J’ai appris
avec plaisir, qu’il étaient devenus des bombes en classe. »

André :

« – Oui, c’est nouveau.
Mais l’école, c’est Germaine, quoique Pierrot est devenu un peu l’âme de la
maison. C’est à lui que je dois ce changement. Il m’a fait prendre conscience
de mes erreurs et des mauvais choix que je faisais.

Le docteur Melchior :

« – C’est ton fils
Pierrot qui t’a conseillé de m’écrire ? »

André :

« – Non, ce n’est pas
lui. »

Le docteur Melchior :

« – Diantre, mais
qui est donc cette personne si importante du clan Hillairet qui a su convaincre le Maître de ce
village de changer à ce point… Ta charmante épouse peut-être, je ne vois plus
qu’elle ?

André :

« – Non, docteur
Melchior, c’est Gros Sel.

Le docteur Melchior :

« – Gros Sel, le
Pitchoun si rigolo. Et, tu as suivi ses recommandations, son conseil ?

André :

Il a été malin, il m’a
présenté des arguments simples qui m’ont touché.

.Au début, je n’ai pas
compris qu’il parlait de vous. Pierrot l’a aidé et a repris une par une, les
choses qu’il me disait. Ma femme et la grand-mère en ont rajouté elles aussi.
Le lendemain, Germaine a continué et l’évidence m’est apparue. Si je voulais
garder ma famille, vivre plus tard près de mes petits-enfants, je devais
réagir… J’ai craqué et je vous ai écrit cette lettre en vous demandant pardon,
je me suis mis à votre place, celle de monsieur le Curé, des autres et j’ai eu
honte. Ensuite, j’ai eu envie de réparer le mal que je vous avais fait.
L’avenir dira, si j’ai eu tort ou raison mais j’ai choisi une autre voie, et
j’ai envie de la suivre jusqu’à la fin. Mais …j’y pense dit-il comment
connaissez-vous Gros Sel aussi bien ?

Le docteur Melchior :

“- Je suis souvent chez Monsieur le Curé et
de son salon au-dessus de la cour, tout s’entend.”

André :

« – Ah je vois, on
écoute aux portes… »

Monsieur Le Curé :

« – À notre age André, nous n’écoutons pas,…on se distrait… » Et sur cette boutade tous éclatent de rire.

André termine le café que
leur a servi Rose à son arrivée. Le docteur Melchior se lève et avance jusqu’à
la table pour prendre une bouteille posée sur un plateau.

Il pose trois petits verres
cerclés de dorure, et les remplit au trois quarts. Il prend un verre et :

« – A notre avenir
dit-il et que notre union soit un succès pour tous. »

André trempe ses lèvres et
avale une gorgée pour goûter et s’arrête surpris. Il demande :

André :

« – Mais d’où vient cet
alcool d’exception ? Il ne date pas d’hier…»

Le docteur Melchior :

« – 1915… André, ce fut
une grande année. Il a 45 ans cette année. »

André :

« – Mais c’est mon
année de naissance. » C’est incroyable. Quelle magnifique saveur il a su
conserver ! »

Le docteur Melchior :

« – Je suis œnologue à
mes heures et c’est moi qui le fabrique. Cette bouteille, je te l’offre en
guise de réconciliation »

André :

« – Docteur Melchior,
c’est excessif, Mais je vous remercie, c’est un grand honneur. »

Le docteur Melchior :

« – La page étant
tournée de façon définitive, il va falloir s’organiser avec votre garde secrète
pour que nous commencions à préparer l’avenir. Monsieur le Curé, c’est à
vous. »

Monsieur le Curé

« – La première chose à
faire, c’est de réconcilier le village avec le château. Je vais donc annoncer à
la messe de dimanche, que pour recevoir plus de monde, nous ferons la kermesse
annuelle ici, dans le parc du château. Et, c’est toi André qui va monter sur ma
chaire et annoncer la bonne nouvelle. Le docteur Melchior sera présent et
viendra te rejoindre pour le confirmer. Ensuite, nous poserons deux mille
affiches jusqu’à Saint-jean d’Angély et nous travaillons sur une surprise. Nous
en parlerons quand les choses seront sûres. Ta caution et la mienne emporteront
l’adhésion des fidèles. Ce sera ta première action publique. Tout vient à temps
pour qui sait attendre. Nous préparons la montgolfière, elle sera gonflée et
dominera les activités, nous ferons des baptêmes de l’air sans vol, juste la
faire monter et descendre, il y aura aussi deux expositions, une à finaliser,
l’autre sera organisée sous le contrôle de Tapioca. Nous la préparons
actuellement avec elle.

Le docteur Melchior voyant
qu’il est proche de midi leur dit :

« – Il se fait tard, Messieurs, j’avais dit une heure
nous en sommes à deux, mais c’est du temps bien employé. On se retrouve mardi à
quatorze heures pour une séance de travail plus technique. Les trois hommes se
lèvent et se dirigent vers la sortie. Sur le perron, le docteur Melchior se
tourne vers André et lui dit :

« – Mon cœur ne m’a pas
trompé, je savais que vous étiez un brave homme.

André ému:

« – Merci
Monsieur ! Oh pardon! merci docteur Melchior. Monsieur le Curé, Je
vous dépose en passant.»

Le vieux curé :

« – J’accepte bien
volontiers, mes vieilles jambes me font tellement souffrir. »

Ils prennent congé du
docteur Melchior, montent dans la voiture et quittent le château en direction
de l’église.

Monsieur le Curé :

« – C’est bien André,
nous pouvons avancer et tu seras notre prochain maire. Nous avons rendez-vous
mercredi matin avec Monsieur Malveau à dix heures. Passe me prendre, nous irons
ensemble. C’est possible pour toi ? »

André :

« – C’est bon pour moi,
à Mercredi lui dit-il pendant que le vieux curé descend de la voiture, »

Monsieur le Curé :

« – A bientôt
André. »

André redémarre aussitôt
pour retourner chez lui. Si quelqu’un lui avait dit que c’était Le Curé qui
tirait les ficelles de la vie du village, régentait la vie politique
municipale, il ne l’aurait jamais cru. »

Il a bien fait de retourner
dans son écurie, ils sont au courant de tout, comme Pierrot. Mais, comment
fait-il ? Lui aussi est au courant de tout. Il n’e peut pas être à son âge
son confident. Je comprends mieux pourquoi, nous avons jamais pu nous imposer
avant, nous n’avions aucune chance. Tout était joué d’avance.

Il regagne sa
maison, heureux de cette réconciliation, mais surtout soulagé. Germaine
curieuse l’attend avec la grand-mère dans la cour. Dès qu’il est descendu, il
est pressé de mille questions.

Les deux femmes :

« – Alors, comment
est-il ? Est-il gentil ? comment est sa maison ? Comment sont
ses meubles ? les plafonds ? les murs ?…Les questions fusent de
toutes parts, sauf sur le sujet réel de la visite. Elles n’ont rien à faire, de
ce qu’ils se sont dits.

Elles arrivent malgré tout à
obtenir des réponses et satisfaites lui servent son déjeuner. À la fin, à bout
d’arguments, il leur lâche du bout des lèvres :

« – La kermesse se fera
au château, nous serons tous invités, vous aurez le loisir de tout découvrir et
de lui poser plein de questions. Comme deux petites folles, les deux femmes
gloussent comme deux gamines. Tantôt, elles iront brûler un cierge à l’église.
Elles réalisent elles aussi, sans en avoir jamais parlé, un rêve d’enfant
qu’elles n’espéraient plus.

L’après-midi, le maître
donne les résultats du mois. Il n’a pas eu le courage de les départager. Le
chant aurait donné une avance légère à Tapioca, mais cela aurait été trop injuste.
Il aurait dû dans ce cas rajouter une note supérieure pour le sport à Pierrot.
Ils sont donc ex æquo, avec 17/20
de moyenne.

À l’énoncer des résultats
toute la classe se lève et applaudit. Le troisième est à 15/20. Le soir dans
les deux familles, c’est la fête et André invite les parents de Tapioca à
déjeuner dimanche pour fêter l’événement. Tapioca compte bien pour cette
occasion, leur présenter Umagu qui ne peut-être que de la fête.

Dernières mises au point…………………………. Épisode 66

Dernières mises au point…………………………. Épisode 66

Quelques
jours plus tard, ils ont à faire face, à une autre adversité, beaucoup plus
intelligente et motivé. Le chef de gare a demandé illico sa mutation pour
raison de santé. Ses cinq autres collègues malhonnêtes ont tous démissionné.
Tous les autres regagnent le nouveau syndicat créé par André.

Le
parti reçoit à la fois la lettre de démission d’André et constate l’explosion
de sa cellule. Il découvre par la même occasion les indélicatesses. Il préfère
faire profil bas pour éviter que le mal ne se propage, sachant que partout, ces
exactions financières existent. Elles sont monnaie courante et à différents
niveaux, bien que réprimées par la loi. Sa démission est entérinée immédiatement.

André,
va pouvoir se présenter à la messe dominicale l’esprit tranquille. Ce lundi, il
doit défendre ses nouvelles intentions et convaincre de sa bonne foi. Dans la
journée, le village apprend sa démission du parti communiste. Un amalgame est
vite fait entre l’histoire financière, les détournements du syndicat et la dénonciation de ces actes qu’il a découvert. Tous pensent, qu’il a bien fait de
quitter ce panier de crabes, et certains se disent qu’ils feraient de le
suivre.

Au
café le soir, il est à nouveau la cible bienveillante des uns et des autres. Il
explique cent fois, les raisons de son évolution politique. Il précise que
mercredi dans l’Angérien libre, il publiera le double de sa lettre de démission.

La
soirée se termine comme tous les autres soirs. En chemin, il commence à se
sentir élu calife, à la place du calife.

Il
a en tête, les bases de son équipe municipale. Fort des habitudes du parti, il
veut en secret la couvrir d’un conseil de surveillance, organisé autour des
amis qui l’auront accompagné. Il les réunit et leur explique ce qu’il
souhaitait faire.

Un
groupe de pilotage est créé. Le premier est chargé de mettre en place son
ascencion municipale, l’autre le nouveau syndicat de l’usine. Ils se
retrouveront une fois par semaine. Leur action ne dépendra d’aucun parti et
sera indépendante. Ils accepteront des gens de tous les bords, à la condition
que les choses décidées en commun, soient respectées et exécutées.

Chacun
se met au travail. L’équipe chargée du syndicat libre demande un rendez-vous à
la direction. Ils arrivent avec des propositions basées sur les résultats de
l’entreprise. Ils proposent de nouvelles idées, demandent un intéressement
au-delà des résultats prévus, afin d’encourager le travail et décourager
l’absentéisme.

Le
syndicat propose également, de créer des services sociaux interne, une
aide à l’éducation, aux vacances des enfants, une bibliothèque, une cantine et
une garderie pour les petits. Toutes ces mesures ont immédiatement un grand
succès et sont perçues par les employés, comme une évolution sociale de
l’entreprise.

Immédiatement,
les adhérents affluent, au détriment de l’autre syndicat qui disparaît, victime
de sa propre incompétence. Même le CE, souhaite les rejoindre rapidement, mais
prudent le responsable du syndicat libre, demande à contrôler les comptes pour
être certain de la probité des élus qui le dirigent. Chaque lundi soir, une
réunion permet de faire le point.

Le dimanche, il est présent
à l’église tout en restant discret, il ramène une dizaine de ses équipiers dans
l’écurie de Monsieur le curé. Ce dernier se fend dans son omélie, d’un bel
hommage à André pour le remercier. Il appuie sur son assiduité nouvelle et sur
son courage politique. Il rappelle qu’il vient de braver seul le communisme,
une force démoniaque, malsaine, inhumaine et sanguinaire.

Il le remercie d’avoir
conduit de nouvelles et pas des moindres, âmes égarées sur le chemin de la
rédemption. Leurs femmes comme Germaine avant elles sont heureuses et fières de
ce revirement et sont toutes, acquises à la nouvelle cause d’André.

Tout le village a depuis
longtemps compris ce que veut André. Il est difficile de lutter contre une
équipe qui gagne, beaucoup souhaitent le rejoindre immédiatement.

Une fois encore ce dimanche,
le Réveil a gagné. Depuis l’avènement d’André comme partenaire du club, ils
voient les victoires s’accumuler. Ils ont maintenant sept points d’avancent sur
le second. Tout ce qu’il touche se transforme à son avantage. Le village est en
ébullition, mais les élections ne sont que dans huit mois, André se dit ;

« – Qui va doucement va
longtemps. »

Il ne souhaite surtout pas
brusquer les choses. Arriver chez lui, il pousse la porte de sa maison où la
famille l’attend pour dîner.

Germaine :

« – Tu es en retard,
les gosses ont faim. »

André en souriant :

« – Ils ont peut-être
faim, mais qu’ils pensent que d’autres n’ont rien à manger, ces dix minutes
d’attente leur paraîtront raisonnables. »

La grand-mère :

« – Ces choses n’ont
rien à voir, l’heure c’est l’heure. »

André :

« – Alors, qu’ils
mangent dit-il en s’asseyant. Comment s’est passé la journée ? »

Gros Sel ;

« – Pour moi bien, pour Pierrot un peu moins, il a
découvert que son amoureuse aura bientôt 75 ans, que nous partons chasser le
mammouth, mais le pire est à venir. Il s’est rabiboché avec Tapioca par dépit
et les merdes vont recommencer… »

Tous se marrent, seul
Pierrot qui hausse les épaules, dégoûté.

Pierrot :

« – Papa, Le Professeur
est venu à l’école faire une conférence, le maître était super content. Je lui
ai dit que le Professeur était un de tes amis et que tu lui avais proposé de
venir présenter le papillon, je crois bien que j’ai gagné un point de plus aux
compositions tellement il a été content. Mais, je ne l’ai pas fait pour
ça. »

André :

« – Je sais ton maître
m’a téléphoné pour me remercier, La prochaine fois, préviens-moi j’aurai l’air
moins con !

Germaine :

« – André, surveille
ton langage à table, tu ne te confesses même pas, n’exagère pas, s’il te
plait. »

André :

« – Ton Professeur
s’est aussi présenté à la gendarmerie et ils ont reçu l’ordre de le protéger,
couvert par un dossier top secret. Il vient s’installer dans le village.»

Pierrot :

« – Je sais papa.»

André un peu énervé:

« – Comment
sais-tu ?…tu sais… Mais, que sais-tu encore ? Toi, le malin… »

Pierrot excité :

« – Tu l’auras voulu…Je
sais que le Professeur est allé à la gendarmerie, je sais qu’il leur a dit
qu’il venait habiter au village dans la maison aux géraniums, je sais que tu as
écrit au docteur Melchior que vous avez rendez-vous lundi. Je sais également
que tu as démissionné du parti et fais exploser le syndicat, ta cellule, je
sais aussi que désormais, le chemin de la mairie, du Conseil général te sont
ouverts. Je sais et mon petit frère aussi le sait. Attention Papa, pierre qui
roule n’amasse pas mousse. Entoure toi d’une équipe sérieuse et méfie toi de
certains…Ils te planteront dès que tu auras le dos tourné. À partir de ce soir,
ne fais plus confiance à personne sauf à maman et à nous. Crois moi Papa. Ah,
j’oubliais, en début de semaine, le maire va t’appeler, il veut négocier avec
toi pour la mairie. »

André :

« – Le Maire, tu es
fou, il ne me parle plus depuis la dernière grève. Il n’a jamais digéré
l’augmentation qu’il a dû faire.

Pierrot :

« – Donc il sait qu’il
peut te faire confiance, les deniers municipaux seront dans de bonnes mains.
N’étant plus communiste, il n’a plus aucune raison de te faire barrage, bien au
contraire.

André,

« – Mais, comment es-tu
au courant d’autant de choses ? Je suis sûr que ta mère n’a pas su garder
sa langue. »

Germaine :

« – Ne recommence pas
ta suspicion maladive, je n’ai pas vu Pierrot de la journée, il vient juste de
rentrer.

Gros Sel :

« – Moi je le sais, il
s’est assis sur le bord de la margelle du puits, devant chez le Professeur et
il a regardé le ciel. Je l’ai vu, il lisait dans le ciel…

Germaine et la grand-mère se
signent en s’écriant :

« – Par la vierge
Marie, priez pour lui. »

Pierrot :

« – Maman, j’ai faim,
sers nous quelque chose à manger. »

La grand-mère :

« – Ça ne m’étonne pas,
ils ont rien avalé ce midi, j’ai retrouvé le sac intact. »

Germaine :

« – Tu sais Pierrot que
je ne veux pas que vous restiez toute la journée le ventre vide ! »

Pierrot :

« – Nous avions beaucoup
de travail, aujourd’hui et, Monsieur le Curé voulait que tout soit terminé pour
cinq heures. »

André :

« – Il a eu raison tout
doit être prêt pour sa fête. »

Germaine le regarde, et ne
peut s’empêcher de se dire, qu’il évolue encore plus vite que les enfants.

Le repas est avalé selon les
bonnes habitudes, et André se range aux thèses de son fils. Tout semble passer
par lui désormais, les idées, les choses à faire et une certaine organisation.
Tout ce qu’il dit se réalise. Comme il devine tout, c’est plus facile de se
préparer. C’est un fin stratège. Il doit l’écouter encore davantage.

Pierrot à son père:

« – Demain à ta
réunion, un dernier conseil, fais profil bas, ne les attaque pas et accepte
tout, tout et tout, ne discute même pas, laisse les manœuvrer, tu auras ensuite
carte blanche. Vous avez exactement les mêmes idées, vous n’avez pas les mêmes
façons de les expliquer. Ils cherchent un maire honnête, courageux, dynamique,
ils veulent que ce soit toi. Ne gâche pas cette chance, fais moi confiance
Papa. C’est mon cœur qui te parle.

André est secoué et Germaine
à des larmes dans les yeux.

André :

« – Je te le promets
mon fils, pour une fois tu mérites bien que je t’écoute. »

Pierrot :

« – Je suis fatigué, je
vais dormir. Nous n’avons plus rien à craindre, je n’ai plus qu’à surveiller
papa et bosser à l’école pour être le premier, bonsoir je monte me coucher.

Gros Sel :

« – Attends, je monte
avec toi. »

André va faire son petit
tour quotidien, Germaine range et tous très vite, se retrouvent dans les bras
de Morphée.

Pierrot essaie bien de chercher
la Goulue, mais quelques secondes plus tard, il se retrouve dans les bras de la
grand-mère de Tapioca. Très vite, il essaie autre chose et se met à rêver à de
nouvelles aventures dans le ciel du temps.

Le lendemain matin, tous ont
leurs occupations matinales et les enfants viennent de partir à l’école.
Tapioca est passé chercher Pierrot et tous les trois sont partis la fleur au
fusil. Ce soir, le maître donne le résultat du mois et la lutte fratricide est
terminée. Vendredi, il y a eu le chant, seule cette note va les départager.

Habillé comme un dimanche,
André est prêt à partir. Il a sa serviette sous le bras comme un directeur de
l’usine. La voiture est rutilante de propreté. À six heures ce matin, il était
entrain de la briquer. Après avoir vérifié les soins des vaches, il est rentré
à la maison pour se préparer. Il a déjeuné, puis il a pris sa douche, s’est
lavé les cheveux et rasé de près.
Il a enfilé les vêtements que Germaine lui a repassés. Ses chaussures sont
comme pour aller à la messe. Il choisit de porter une jolie cravate claire et
descend beau comme un jeune marié, ce qui ravit les 2 femmes. Elles ne manquent
pas de le souligner, l’une comme l’autre.

À neuf heures cinquante, il
monte dans sa voiture et part en direction du château. En passant devant la
maison aux géraniums, il ne peut s’empêcher de tourner la tête et…, il aperçoit
Professeur de la Fenière qui sort de chez lui pour faire quelques pas dans le
village. Vu l’heure, il ne peut même pas s’arrêter et lui parler. Mince, se
dit-il je n’ai pas de chance. Mais je sais qu’il habite ici, j’irai sonner à sa
porte et je me présenterai à lui. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il aura beau
sonner, le Professeur dort au château dans une très belle chambre et pas dans
cet endroit de composition. Il pourra toujours sonner.

Trucs et Astuces du jour (8 juin 2011)

Conserver la moelle dans son os…

Lorsqu’on fait un pot au feu avec un bon os à moelle, souvent cette dernière s’en va lors
de la cuisson.

Pour la conserver intacte, il suffit de mettre du gros sel à chaque bout de l’os ou
sinon de boucher ce dernier avec des rondelles de carotte. Ainsi on pourra
déguster cette savoureuse moelle sur un pain rôti.

En cuisant dans le bouillon de votre pot au feu, la moelle ramollit, devient
fondante et risque de s’échapper. 

Pour éviter cela 2 solutions:



Saler la moelle, plaquer une rondelle de carotte de chaque coté de l’os, la faire tenir
avec une ficelle et plonger dans le bouillon.



Enrouler dans une petite feuille de papier aluminium l’os avant de le plonger, attention,
pas trop d’alu, de manière a ce que le bouillon puisse pénétrer a l’intérieur.



PS: Si vous cuisez vos os dans le bouillon de votre pot au feu, ne les plongez pas
avec la viande et les légumes. Mettez un peu de bouillon dans une casserole et
cuisez vos os a part. Evite un bouillon trop gras.

Boire un vin à bonne température…

Pour boire un vin à bonne température, il faut savoir que plus ce dernier est acide
et plus il devra être frais.

C’est le cas des vins blancs secs par exemple. Il faut tout de même faire attention à ne
jamais boire un vin glacé et ce, quel qu’il soit car il perdrait tout son
arôme. Les vins rouges, en général, se servent entre 18° et la température
ambiante de la pièce.

Comment faire de belles boules de glace…

Lorsqu’on veut préparer une coupe de glace et que l’on n’a pas le matériel nécessaire, il
faut se débrouiller avec les moyens du bord.

Prendre une cuillère à soupe et la tremper dans l’eau bouillante. Dès que cette
dernière est très chaude, s’en servir pour faire une boule et recommencer la
même opération pour les suivantes.

Comment éviter les matériaux poreux aux micro-ondes…

Quand on se sert souvent du micro-ondes, il faut éviter les matériaux poreux car ils
captent la chaleur et on peut se brûler.

Pour le savoir, il faut mettre un plat vide dans le micro-ondes à chauffer pendant une
minute à plein régime. S’il sort froid, on peut s’en servir sans problème, si
est tiède, on pourra alors l’utiliser juste pour réchauffer les aliments et
s’il ressort chaud, éviter de s’en servir.

Comment éviter les grumeaux…

Lorsqu’on cuisine et que l’on fait des sauces ou des gâteaux avec de la farine, on trouve
souvent des grumeaux.

Pour faire disparaître ces derniers, il faut prendre une fourchette, piquer un bout
de pomme de terre crue au bout de l’instrument et s’en servir à la place de la
cuillère en bois.

Comment conserver un caramel mou…

Si on doit faire un caramel à répartir dans un moule avant d’y mettre une pâte pour
faire un gâteau, il vaut mieux conserver le caramel mou.

Pour le réaliser de cette façon et qu’il reste moelleux, il faut juste rajouter en fin
de préparation, un filet de citron. Ainsi, il ne se solidifiera pas.

Comment écailler un poisson…

Lorsqu’on prépare du poisson, il faut admettre que l’écailler n’est pas une partie de
plaisir et que certaines races sont plus difficiles à écailler que d’autres.

Pour réaliser cette opération facilement, il faut prendre le poisson et le tremper
pendant quinze à trente secondes selon la taille dans de l’eau bouillante. Les
écailles se sortiront ainsi facilement de la peau.

Comment absorber de la graisse…

Lorsqu’on fait des cotes d’agneau, le problème est toujours la graisse qui saute partout
en se liquéfiant et qui laisse un plat trop gras.

Pour absorber cette dernière, il faut mettre du gros sel dans la poêle et
lorsqu’elle est chaude, faire cuire la viande dessus. Avant de servir, sortir
le gros sel.

Comment préparer les radis…

Pour que vos radis soient bien ouverts juste avant
de les déguster, coupez-les en six, et plongez-les quelques instants dans de
l’eau froide.

Ils seront en pleines formes, tout en fleurs !

Trucs et Astuces du jour (7 juin 2011)

Comment manger de bonnes fraises…

Lorsqu’on vient de cueillir des fraises dans le jardin, il faut les consommer rapidement
mais surtout les laver pour qu’elles soient bonnes.

Il faudra toujours les laver avant de sortir le pédoncule ainsi, elles ne se gorgeront
pas d’eau et conserveront tout leur arôme au moment de les déguster. Cette
action est aussi valable pour les framboises.

Comment donner une saveur exotique aux volailles…Comment éviter aux bananes de noircir…Comment connaître les bonnes proportions d’une vinaigrette…

Quand on veut réussir une bonne vinaigrette, il faut bien la doser et connaître les
bonnes proportions.

Si on met une cuillère à soupe de vinaigre, il faut mettre trois cuillères à soupe
d’huile et rajouter ainsi au fur et à mesure. L’assaisonnement se fait selon le
désir de chacun.

Comment connaître les contenances des liquides dans des verres…

Quand on n’a pas de mesures pour élaborer des mets, on peut se servir de verres mais
il faut connaître les équivalences.

Un verre à vin contient 15 centilitres, un verre à eau : 20, un verre à vin cuit : 10,
un verre à liqueur : 2,5, une tasse : 25, une demi-tasse : 12,5, un tiers de
tasse : 8 et un quart de tasse : 6. Cette connaissance est toujours utile
surtout quand on fait de la pâtisserie.

Comment connaître les équivalences pour un four…

Lorsqu’on possède un four, il peut être gradué selon des donnés différentes. Voici donc
les équivalences.

Four doux = 160° thermostat 3, four moyen = 180° thermostat 4, four chaud = 200° à 220°
thermostat 7, four très chaud = 230° thermostat 8 et à 240° thermostat 9.

Comment conserver une banane pelée…

Lorsqu’on pèle des bananes pour une préparation culinaire et qu’il en reste trop, il ne
faut pas les jeter car on peut les conserver.

Il faut prendre du papier aluminium et envelopper les bananes dedans. Ainsi, elles se
conserveront sans problème le temps de les déguster.

Comment avoir un bon goût d’ail même si on ne le supporte pas…

On peut aimer l’ail mais beaucoup de personnes n’arrivent pas à le digérer. Il y a une
technique à utiliser.

Il suffit de frotter un plat à four avec une gousse d’ail avant de mettre le met à
cuire. L’arôme de l’ail va se répandre en cuisant et donner le parfum ainsi les
personnes n’auront plus les nuisances de la mauvaise digestion.

Comment avoir du poisson plus savoureux…

Quand on doit faire cuire un poisson on le farine toujours mais on peut le rendre
bien plus moelleux et appétissant avec un truc tout simple.

Avant de le fariner, il suffit de le faire tremper dans du lait pendant une
demi-heure. On peut aussi changer le lait par la bière, ça marche aussi bien et
ce dernier sera plus doré et croustillant.

Comment avoir une pâte à tarte qui ne colle pas…

Quand on fait une pâte à tarte, elle peut coller au moule même si on pense l’avoir
réussie. Il faut donc beurrer le moule à tarte.

Prendre ensuite la pâte et avant de la mettre dans le moule, il faut enduire cette
dernière avec de la fécule de pomme de terre. Ainsi, la tarte sera parfaite à
la fin de sa cuisson.

Réappprendre à rire

Réapprendre à rire

Ces images n’ont qu’un but c’est de vous préparer à la suite. Vous réapprendre à rire avec des choses simples. En préparant cette émission du net pour vous, j’ai beaucoup ri et je suis ce soir en pleine forme. J’ai mis 4 heures à la réaliser mais 4 heures bien utilisées…. à rire.

Merci à vous tous de me l’avoir permis.

La crème des vaches laitières

Le poids des mots le choc des photos…

Les dents de la rage

Ouvre ma main et tu sauras…

Les mateuses

Tiens mon oeil coco !!!

M’as tu vu ou l’as tu vu !!!
Bateau ciseaux…

Grand framprix de Spa !!!

Allez Sarko refait me le!!!

Obamania c’est sûr mais il en faut pour tous les goûts!!!

André démissionne du parti…………………………….Episode 65

Tapioca :

« –
Combien de fois, je me suis assise sur le banc à côté pour discuter avec des
copines sans savoir que dessous !!! »

Le
docteur Melchior :

« –
Saucisse a compris, vous passerez par l’arrière, la grille sera toujours
ouverte et vous entrerez par la petite porte qui conduit directement au
sous-sol. Vous serez ainsi, ni vus ni reconnus. Ralph vous montrera où se
trouve la clef. Si de toute façon si quelqu’un vous aperçoit, vous venez faire
une visite au Professeur.

Nous
allons aussi aider l’école et le Monsieur le curé. La kermesse aura lieu dans
le parc du château. Le matin, la messe sera dite en plein air, sur mon grand
perron à l’arrière du château. Il y aura ensuite un grand pique-nique et
l’après-midi comme chaque année ce sera la fête avec comme vedettes Umagu, les
os, la dent, les bols et les outils en pierre.

Nous
ferons une exposition photo de notre dernier voyage. Toutes les photos seront
agrandies au format d’une feuille de cahier. Nous ne présenterons que celles ou
vous n’êtes pas compromis. Certaines, où vous apparaissez avec les Umagums ou
les Gums seront présentés comme des photos montages pour nous amuser. Cette
exposition sera payante, cinq francs l’entrée et la recette sera partagée entre
l’église et l’école. Ils auront la moitié chacun. Il verra l’instituteur à ce
sujet.

Ton
père Pierrot va nous aider, j’ai reçu une lettre de lui me présentant ses
excuses et me demandant un rendez-vous. Avec Monsieur le Curé, nous avons
accepté sa rédemption, mais il va devoir donner des gages de bonne foi. Nous
allons le mettre à l’épreuve.

Tapioca,
tu seras responsable de l’exposition photo qui se fera dans la roseraie.
Pierrot tu seras l’Interface de tous et devras veiller à ce que chacun trouve
rapidement, ce dont il a besoin, pour que cette fête soit une réussite.

Nous
allons imprimer des affiches et les poser dans tout le canton. Les journaux
annonceront l’exposition du papillon. Après, le château ne sera plus l’endroit
pestiféré du village. »

Le
Professeur :

« –
Cette maison est partagée en deux. Elle est immense. Cette partie se compose
d’une cuisine, d’une arrière-cuisine et d’un salon, à l’étage, il y a deux
chambres. L’une sera mon bureau, l’autre je me la réserve pour dormir.

Dans
l’autre partie il y a au rez-de-chaussée, un salon de réception, un bureau et
une cuisine qui sera notre laboratoire.

À
l’étage, les quatre pièces vides serviront selon les besoins de chambre de
réception, mais surtout de lieux de stockage pour tout notre matériel, livres,
habits etc.

Le
personnel du château s’occuperont de l’entretien, mais vous devrez à chacune de
vos visites, veiller à ce que l’endroit reste propre.

Pendant
mon absence, Peter dormira ici pour garder la maison. Un téléphone direct
reliera en permanence la maison avec le château.

A
cet instant, Rose pénètre dans le salon en annonçant que le repas est prêt.

Au
menu vous avez, dit-elle :

«
– Radis du jardin au beurre des Charentes et beignets de courgettes. Pour
suivre, j’ai cuisiné des cuisses de grenouilles à l’ail et des frîtes
parisiennes. En dessert, j’ai prévu du fromage de chèvre frais de la région et
pour terminer un gâteau au chocolat et une salade de fruits au miel pou les
enfants et au cognac pour le docteur Melchior et le Professeur.

Ils
vont se laver les mains, et passent à table où chacun se régale des bonnes
choses préparées par Rose. À la fin du déjeûner, tous la félicitent d’un même
élan.

Saucisse :

« –
Si ma mère se doutait que je déjeune à dix mètres da boutique, elle serait
surprise. »

Le
repas terminé, le docteur Melchior leur rappelle qu’ils ont un engagement avec
Monsieur le Curé. Ils prennent congés en remerciant leurs hôtes et pour la
première fois, ils inaugurent leur nouveau parcours et rejoignent leurs copains
qui jouent au foot sur la place de l’église.

En
les voyant à nouveau tous ensemble, ils s’arrêtent de jouer surpris, en leur
disant :

« –
Vous avez fait la paix, les amours ont repris… »

Gros
Sel :

« –
Pierrot avait une autre copine, mais elle aura bientôt 75 ans. Même, si c’est
dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe, Tapioca n’est plus jalouse, les
choses se sont arrangées… »

Habitués
aux facéties de Gros Sel ou saucisse, tous éclatent de rire. Pierrot est un peu
tristounet, mais la présence de Tapioca le réconforte. Elle lui fait un bisou
sur la joue en cachette, en lui disant :

« –
Si tu me laisses être la première je te jure fidélité toute ma vie. »

Pierrot :

« –
Tu me déçois Tapioca. Quelle serait la valeur entre nous de ta première place.
Au contraire, que le meilleur gagne, et nous serons fiers l’un de
l’autre. »

Tapioca :

« –
Tu crois ? »

Pierrot :

« –
J’en suis sûr. Pour moi, ce n’est pas la première place qui compte uniquement,
c’est la première place et notre moyenne. Je préfère être second avec quinze de
moyenne, que premier avec treize. Nous allons devoir doublement
travailler. À l’école le jour, et avec le Professeur le soir quand il sera au
village. »

Tapioca :

« –
J’espère que tu as raison, mais je serais contente d’être première au moins une
fois. »

Pierrot :

Nous
verrons, mais je suis sûr que tu es capable de l’être sans tricher, tu es super
doué, ne fais pas de complexe. Je t’admire Tapioca et je suis fier d’être ton
copain. »

Elle
est regonflée à bloc en entendant ces mots qui effacent sa rivale. Ensemble ils
regagnent le presbytère où ils sont attendus. Les autres les rejoignent leur
partie de foot terminée.

Le
soir, chacun rentre à la maison, plein de courage pour affronter les jours qui
vont suivre.

Dans
la matinée, André reçoit un coup de téléphone l’enjoignant, d’être présent à
une réunion de sa cellule du parti à 15 heures dans les locaux de la section de
la gare.

Avant
d’y aller, il décide d’envoyer sa lettre de démission au secrétaire général du
département. Il écrit :

Monsieur
le Premier secrétaire, chers camarades.

La
terre tourne et les choses évoluent. Je ne crois plus aux doctrines et au dogme
que depuis vingt années, vous nous imposez sans vergogne, sans respect de
l’être humain. Vous utilisez chacun de nous, vous nous apprenez des choses que
vous savez fausses. Le parti est inféodé à Moscou, capitale d’un pays où leurs
dirigeants emprisonnent, déplacent, tuent, étouffent des êtres innocents sans
aucun moyen de défense au nom d’un idéologie criminelle. Vous refusez de voir
la vérité en face. Vous avez tous, trop de sang sur les mains ou vous
cautionnez ceux qui en ont. Pour moi, c’est la même chose. Je ne l’accepte
plus. Je sais que vous allez exercer sur moi des pressions, mais je saurais me
défendre et je sais comment. Ou je vous quitte en ami et je respecterai votre
liberté de penser, ou ce sera la guerre entre nous. Cette guerre, vous la
perdrez dans notre commune et peut-être ailleurs. Je vais créer un parti de la
liberté, un parti de rencontres, de propositions. Je défendrais la jeunesse,
l’éducation, mon parti sera celui de l’union, du partage et de la
reconnaissance. Je montrerai l’exemple en partageant mes terres avec ceux qui
en auront plus besoin que moi. La différence entre nous, c’est que moi, je
ferai ce que je dis et chacun sait, que je tiens toujours mes promesses. Le
parti depuis qu’il existe fait des promesses qu’il est incapable de tenir car
il ne le veut pas, ce n’est que de la poudre aux yeux. Pour terminer, je vous
donne donc ma démission à partir d’aujourd’hui. Toute tentative de pression
sera inutile ou fera l’objet d’une plainte auprès des services de police
concernés.

Je
vous prie de croire mes ex-camarades en mes salutations distingués.

André
Hillairet

Germaine
toute contente, après avoir relu la lettre s’empresse de la poster, après en
avoir écrit plusieurs copies.

L’après-midi,
il se rend à la salle du parti ou les membres du politburo local l’attendent au
grand complet. Un accueil des plus frais lui est fait.

André
rentre, dit bonjour et s’assoit très décontracté. Le secrétaire général local
prend la parole :

« –
Camarade, certains d’entre nous viennent depuis quelques jours, d’être le
témoin visuel ou auditif de faits te concernant. Le plus souvent, nous en avons
été informés par courriers, (en montrant quelques missives) ou de vives voix,
d’un comportement équivoque qui ne correspond pas à la ligne de conduite d’un
vrai camarade. Nous voulons, que tu t’expliques sur cette nouvelle attitude qui
a profondément affecté notre cellule. Nous te demandons de t’expliquer sur ces
comportements dont tu t’es rendu coupable à nos yeux. »

André
se lève doucement, les regarde et leur répond avec un aplomb qui ne manque pas
de les surprendre.

« –
Tout d’abord, je vais vous lire la lettre que je viens d’ adresser à la
direction du parti, qu’ils ont dû recevoir hier. »

Il
préfère qu’ils pensent, que le secrétaire est déjà en possession de ce
courrier.

André
lit la lettre dans un froid glacial.

Adrien
son copain, le chef de gare reprend la parole en tant que secrétaire
général de leur cellule:

« –
André réfléchit, nous ne pouvons pas te laisser faire une chose
pareille… »

La
discussion, qui suit, montre à ses ex camarades, que sa décision est sans
appel, et mûrement réfléchie. Vient alors le temps des menaces.

Adrien :

Personne
ne quitte le parti, nous allons tous lutter contre toi, pense à ta famille, tes
enfants…Ce sera la guerre.

En
entendant ces mots, André bondit et devient rouge de colère :

« –
J’entends quoi ? tu menaces mes enfants, ma femme, ma famille espèce de
salopard de charognard de communiste de merde, c’est le seul courage que tu as,
faire du mal à des enfants. Vous n’êtes que de pauvres cons. Nous avons tous
des gosses ici de l’âge des miens. Vous avez le courage d’entendre ces mots, sans réagir. Je les connais
vos méthodes, j’ai des dossiers sur chacun d’entre vous, vos magouilles avec la
CTT, avec les cotisations, les transferts. Vous n’êtes que des inutiles, pire
des bons à rien, des mites.

Mais
au-delà de tout ceci, sachez que si un des cheveux d’une seule personne de ma
famille ou de mon entourage est touché, toute l’équipe présente ici devant moi
ne vivra pas un jour de plus. Vous m’entendez, pas un jour de plus. Marco,
raconte leur comment tout seul, j’ai retenu et massacré pendant la guerre
d’Algérie une colonne de trente fellaghas armés jusqu’aux dents qui nous
avaient tendu une embuscade. Ce jour-là, je vous ai sauvé la vie à tous.

Si
vous pensez que je suis seul, sans ami, sans biscuit, vous feriez une énorme
erreur. J’ai reconstitué une équipe sans vous, contre vous, nous avons des
moyens financiers et vous allez vite vous en rendre compte. Oui, je me suis
affiché à l’église car elle me soutient et me donne les moyens de m’épanouir,
de faire des choses pour les enfants, l’école, les vieux, les clubs, les
associations. Que nous apporte le parti, si ce n’est la haine de ceux qui n’ont
pas les mêmes idées que vous.

Elles
sont dépassées et votre comportement archaïque, le parti va exploser à terme et
vous resterez seuls, sans ami, sans rien. Vos enfants préfèrerons ma vision, la
vie que je vais leur proposer. Je vais rencontrer chacun de nos camarades et
les convaincre de me suivre.

Je
vais créer un autre syndicat à l’usine, je ferai des propositions
constructives avec Monsieur Malveau qui m’écoutera et vous perdrez vite, votre
poule aux œufs d’or, car à mon syndicat, vous y viendrez tous, les uns après
les autres. Monsieur le Maire partage mon avis, vous crèverez avec votre haine,
vos incohérences,vos mensonges, pire votre naïveté face aux promesses du parti.

Tous
sont ébranlés par la justesse et la force de ses propos et certains de ses bons
copains ne sont pas loin de lui donner raison.

Adrien
le sent et veut reprendre la parole mais André lui coupe l’herbe sous le pied…

« –
Toi, tu te tais immédiatement, tu es fonctionnaire assimilé avec un salaire
assuré et la sécurité de ton emploi. Mais à côté, depuis des années, tu tapes
allègrement pour tes besoins personnels dans les caisses du syndicat et du parti dont tu as la
responsabilité des comptes. Qui paie tes vacances, celles de tes gosses, de ta
femme, de ta belle-mère chaque année, j’ai mille exemple à donner.

Vérifiez
les comptes messieurs et ce soir, ce Monsieur couche à la gendarmerie. Tu te
tais, tu n’es qu’un voleur, qu’un escroc et tu démissionnes, c’est la seule
chose de bien qu’il te reste à faire. Adrien se tait, battu et abattu, il n’a
rien à répondre. Hier encore, il a eu besoin d’argent pour payer la traite de
sa voiture et le trou est devenu conséquent. La tournure des événements en fait
réfléchir plus d’un et cinq sur les quinze présents décident sur le champ de
rejoindre André et se placent derrière lui. C’est le coup de grâce pour la
cellule du parti.

Marco
lui dit :

« –
Nous avons fait la guerre d’Algérie ensemble, je t’ai suivi au combat, je t’ai
suivi au parti, je te suivrai ailleurs, je pars avec toi. Quatre autres ont immédiatement
la même réaction. Plusieurs autres hésitent, veulent réfléchir encore et
veulent surtout vérifier les comptes dès ce soir.

André
conclut, sachant ce que je sais, cette cellule est morte, vous avez
quarante-huit heures pour me rejoindre dans ma nouvelle association, après la
porte vous sera close.

Adrien
sait que la cellule est morte. Sur les dix restant, cinq sont mouillés jusqu’au
cou, les cinq autres vont s’en apercevoir et les quitteront pour rejoindre
André. À cinq, ils ne peuvent plus rien faire. Ils ne pourront plus cacher
longtemps leurs indélicatesses.

André
satisfait, entouré de ses cinq recrues quitte la petite salle, laissant les
autres s’expliquer entre eux. La séance est houleuse, les détournements sont
rapidement découverts et reconnus. Le reste des membres du bureau du syndicat
démissionne immédiatement.

Dans
la semaine, la cellule s’écroule faute de membres élus. Le syndicat n’est plus
qu’un fantôme inhanimé, devenant peu à peu que l’ombre de lui-même pour le
bonheur des patrons de l’usine.

Les surprises d’André ……………………………..Épisode 64

Après
la classe, pendant que les enfants déjeunent, le maître appelle le père de
Pierrot.

Monsieur
Hillairet :

« –
Oui c’est moi. »

Le
maître :

« –
Je suis le maître de Pierrot. »

André :

« –
Bonjour Monsieur, il y a un problème ? »

Le
Maître :

« –
Non, bien au contraire, je tiens particulièrement à vous remercier. Votre ami
le Professeur de paléontologie de la Fenière est venu ce matin à l’école. Nous
avons pu voir le papillon du journal. Quelle beauté extraordinaire !
Quelle finesse dans le détail des couleurs, nous sommes tous subjugués ! les os
de dinosaure, la dent et les bols, les outils préhistoriques sont magiques.

En
plus, votre ami, nous a donné un cours de paléontologie magnifique, complet,
adapté au niveau des enfants et a répondu à toutes leurs questions ainsi qu’à
celles des autres maîtres. Il m’a permis de tout enregistrer.

Ce
sont des pièces de musée. Aucun de nos livres n’est jamais aussi précis, aussi
détaillé. Toute l’école a pu en profiter, même les tout petits. J’en suis tout
retourné, et tous les autres maîtres le sont également. Votre ami est d’une
gentillesse et d’une simplicité incroyable. Je vous suis redevable et je ne
sais pas quoi faire pour vous remercier. Si je veux vous renvoyer l’ascenseur,
ne vous gênez pas. Je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour les enfants
de notre école. Merci encore, et mes respects à votre épouse.

André
ne dit pas un mot, mais il regarde l’heure et se demande quel tour lui a encore
joué Pierrot. Hier il a dit, je te prouverai que j’ai toutes les cartes en
main. Le lendemain, il le prouve. Décidemment, son fils le surprend chaque jour
un peu plus, et de quelle façon.

Le
Professeur est venu ce matin à l’école, il a fait une conférence très
intéressante, aux élèves, à leur barbe à tous, et il est reparti. Pierrot
leur a bien dit qu’il avait une conférence à faire, mais jamais il n’a pensé
une seule seconde, que c’était à
l’école d’ici. Il leur a même permis de prendre des photos et ils ont pu
enregistrer sa conférence… Mais, le téléphone sonne…Dring

André
décroche…

« –
Allo André, c’est la gendarmerie, le gendarme Roulet, bonjour
André . »

Dis-moi
André, je voulais t’informer, ne cherche plus ton Monsieur de la Fenière, il
est passé à la brigade ce matin, il sait que sa présence pose des problèmes à certains. Ils ont
tous du souci à se faire. C’est un Professeur mondialement connu qui se retire
chez nous. Il a loué une maison chez Maître Saubagné. Il a aussi les
adresses que nous lui connaissons. Il a voulu faire plaisir aux maîtres de
l’école. Il s’est pris de sympathie pour Pierrot et son équipe, il les a aidés pour
s’amuser. Il a vu que c’était de bons gamins, il a donc continué de le faire.
Mais, il est discret et ne veut pas de remerciements, ni de visites
intempestives. Il a choisi Loulay par hasard pour s’y reposer et s’isoler, pas
pour être envahi.

Quant
aux objets et le papillon, c’est un autre problème. Le Professeur est couvert
par un décret, ordonnant le top secret sur ses activités lui interdisant de
communiquer la moindre information sur ses travaux. Nous avons même l’ordre du
parquet, de lui apporter assistance en cas de besoin et d’assurer sa
protection. C’est une grosse huile ton Monsieur de la Fenière, et nous allons
devoir monter la garde Vingt quatre heures sur vingt quatre, avec une escouade
de policiers venus spécialement pour le protéger.

Bon
André, je te laisse et dors tranquille, bonne journée,à plus. »

André
vient de recevoir en quelques minutes, deux nouvelles qui d’un côté le
sécurise, mais de l’autre ne favorise pas ses plans.

Le
jeudi suivant, tous les enfants se retrouvent au château. Dès leur arrivée, ils sont amenés par Ralph dans le vestibule et
descendent par un escalier de pierre dans une salle, placée juste derrière la
salle d’arme. Des dalles anciennes, très jolies, polies par le temps recouvrent
le sol.

Devant
le mur du fond, une pierre est marquée d’une coquille Saint-Jacques comme il en
existe plein sur le camino. Au sol, une autre rangée est imprimée
sur les dalles. Ralph appuie sur la coquille du mur, mais en même temps sur les
deux du sol avec ses pieds. Doucement, un pan du mur se retire et découvre
l’entrée d’un des souterrains. Il allume la lumière et un long corridor
s’enfonce sous la terre.

Tapioca :

« –
Monsieur Ralph, où allons nous ? »

Ralph
d’un ton badin ;

« –
Je vous emmène chez le docteur dans son fortin, au centre du village. »

Pierrot :

« –
Vous ne refermez pas le mur ? »

Ralph :

« –
Non, nous ne l’ouvrons pas tous les jours, j’en profite pour l’aérer un peu.
Je pense que maintenant, il servira plus souvent ! »

Saucisse,
Gros Lard et Gros Sel :

« –
Si j’aurai su avant, que le château allait nous faire découvrir autant de
choses, je serai venu avant. »

Saucisse :

« –
Moi, je me pince tous les jours en me levant. Je n’arrive pas encore à y croire. J’ai
l’impression de vivre un rêve. »

Gros
Sel :

« –
Moi c’est à l’école que tout s’arrange, je n’arrivais jamais à faire mes
opérations, Cette semaine, je les ai toutes réussies, même
les divisions. Je lis une fois les récitations, je les sais et je ne les oublie
plus. Je n’ai eu que des biens et des très bien.

Saucisse :

« –
Ma mère est gonflée, elle a téléphoné à la maîtresse. Comme je n’avais que des
très bien, elle a vérifié si c’était vrai. Elle lui a répondu avoir eu beaucoup
de problèmes avec nous, mais depuis quelques semaines, nous comptons parmi ses
meilleurs élèves. Du coup, mon père nous a payé l’apéro et j’ai eu droit de
goûter. Ma mère a téléphoné à ma grand-mère et à ma tante pour leur dire. Ils
ont dit que c’était un miracle et qu’il allait tous brûler un cierge à
l’église. Quelle bande de cons, aucun n’a compris que je travaillais dix fois
plus. Si j’ai des enfants un jour, j’essaierai de les comprendre avant de
raconter n’importe quoi. »

Tapioca :

« –
Nous avons tous notre mauvais génie, ne l’oublie pas, vos parents ont aussi
leurs mauvais anges. Nous avons tous évolués, bien plus vite qu’ils ne s’y
attendaient, ils n’essaient pas de comprendre pourquoi et analysent sans
réfléchir. Mais comme le dit si bien le docteur Melchior, c’est pour nous que
nous travaillons. Nous avons beaucoup de chance, alors profitons en. Sans les
méthodes que nous inculque le docteur Melchior, nous serions encore les niais
de notre école publique.

Pendant
leurs échangent philosophiques, les enfants ont fait une petite ballade sous la
terre, et sont arrivés devant un escalier de pierre en excellent état qui les
conduit dans un puits avec une passerelle en bois refaite à neuf. Au-dessus de
leur tête, il y a un plafond sur lequel sont posés des pots de géraniums. Des petites
branches se sont d’ailleurs infiltrées et pendent à travers les planches
disjointes.

Au
bout de la passerelle, Ralph appuie deux fois sur un point du montant d’une
porte fermée. Elle s’ouvre doucement. Nous entrons un par un dans le sas. Ralph
referme la porte. Nous sommes dans une cave au pied d’autre escalier de pierre
taillée qui remonte vers le rez-de-chaussée.

Ralph
nous fait signe de monter, en haut nous arrivons dans un vestibule où nous
sommes accueillis par une excellente odeur de café.

Tapioca :

« –
Oh que ça sent bon ici, et apercevant Rose sortant de la cuisine…Ce n’est pas
surprenant, quand Madame Rose est quelque part, il y a toujours de bonnes
choses qui se préparent. Bonjour Madame Rose, vous allez bien ? »

Rose :

« –
Ah vous voilà, chenapans, mais vous êtes partout ! »

Tapioca :

« –
Nous avons suivi Ralph et nous voilà… »

Rose :

« –
Le docteur Melchior et le Professeur sont au salon, allez-y. »

Pierrot :

« –
Merci Ralph pour la promenade sous la terre que nous
avons faite. »

Ils
avancent vers le salon et frappent à la porte. Ils reconnaissent la voix du
Professeur qui répond :

« –
Entrez les enfants, nous vous avons entendu arriver. Comment ça
va ? »

Les
enfants pénètrent dans la pièce et s’assoient sur le grand canapé tous
ensemble. Ils ont de suite remarqué que le Papillon trône sur la table du
salon.

« –
Bonjour docteur Melchior, bonjour monsieur le Professeur, bonjour Umagu, vous
avez également invité Umagu dans votre nouvelle maison ? »

Umagu
en les voyant fait le fier, il veut absolument que Tapioca lui parle. Tant
qu’elle ne l’a pas fait, il ne cesse de s’agiter, pas content du tout.

Amusée,
Tapioca lui fait les yeux doux et tout rentre dans l’ordre.

Le
Professeur en riant :

« –
C’est une maison de vacances qui nous sera bien utile. Bien malin celui qui, au
village fera des rapprochements. Mais pendant mes absences, Umagu
réintègrera sa chambre secrète au château. Les enfants, je suis allé me
présenter aux gendarmes, ils ont dû recevoir des informations me
concernant, nous serons plus tranquilles.

À
présent, nous allons pouvoir enfin travailler. Un voyage se prépare toujours
longtemps à l’avance et vous devez savoir ce que vous aurez à faire. Nous
allons commencer par le départ, c’est-à-dire, le big-bang.

Saucisse
l’interrompant :

« –
C’est quoi ? »

Le
Professeur :

« –
Justement, je vais vous l’apprendre. Tous les soirs quand je serai au village,
pendant deux heures, je vous apprendrai les bases, nécessaires à
notre prochaine expédition. Chaque jeudi, nous partirons entre quatre ou cinq heures
pour vérifier ce que nous savons. Je publierai nos découvertes et cet argent
servira à financer nos voyages, et la fabrication d’un second Intemporel que nous appellerons Le
Petit Prince. Il va falloir acheter des livres, des appareils photos, des
jumelles, des lunettes pour voir la nuit, des armes de défense et ne pas
oublier des cadeaux pour les éventuels habitants que nous rencontrerons.

Gros
Sel :

« –
Nous pourrons retourner voir les Umagums ?

Le
docteur Melchior :

« –
Oui, nous le ferons rapidement, mais il va falloir faire attention.
Chacun sait qu’un mois, chez nous, correspond à six chez eux. Je dis cela pour
Pierrot car j’ai vu ton penchant pour cette jolie jeune fille. Ce n’est pas
imaginable que tu t’attaches à elle. Dans dix ans, tu auras 24 ans, elle sera
une femme âgée de 74 ans. C’est aussi valable pour les autres. Ne vous laissez
pas tenter par le diable au cours de nos voyages. Nous allons d’ailleurs
essayer, de monter une expérience avec les Umagums et c’est la première raison
de ce nouveau voyage.

Tapioca
dans son coin regarde Pierrot et l’imagine avec la Goulue dans dix ans, elle ne
peut s’empêcher de faire la comparaison avec sa grand-mère ce qui l’amuse
beaucoup. Elle tient sa vengeance. Tel est pris qui croyait prendre. »

Pierrot
de son côté vient d’être échaudé par les explications simples du docteur
Melchior. Il se dit que vu de cette façon, il préfère conserver Tapioca. C’est
plus durable et il lui décroche un sourire qui ravit Tapioca.

Saucisse :

« –
Mais, où sommes-nous dans le village ? »

Tapioca:

” – Il fait sombre ici, vous veillez un mort ?”

Le
docteur Melchior :

« –
Tu as raison Béatrice, vivons avec la lumière du jour. Rose peux-tu ouvrir les
volets ?

Rose
de ses petits pas rapides, arrive aussitôt et s’exécute. Elle tire les doubles
rideaux et les attache de chaque
côté de la grande fenêtre, l’ouvre et rabat les volets. Elle ne
la referme pas entièrement et la laisse entr’ouverte pour aérer un peu.

Le
docteur Melchior :

« –
Merci Rose. »

Rose :

« –
Vous désirez autre chose vous ou Monsieur Le Professeur ? »

Le
docteur Melchior :

« –
Non, mais n’oubliez pas de dresser la table dans le salon, vu le nombre
que nous sommes, ce sera plus pratique. »

Rose :

« –
C’est déjà fait Monsieur, Je prévois du vin au frais ? »

Le
docteur Melchior :

« –
Oui, sers nous mon Bordeaux habituel. Les enfants boiront de l’eau. Merci
Rose. »

Les
enfants pendant cette brève mise au point du docteur Melchior se sont retournés
et s’aperçoivent qu’ils sont
devant la place de la mairie. La maison est mitoyenne avec celle de la
quincaillerie et la boutique des parents de saucisse. Derrière, elle donne
sur un petit jardin qui rejoint le
laboratoire de la charcuterie. La
grille d’entrée est dans une impasse qui ressort juste devant la pharmacie.
Devant la maison, le puits où fleurissent de beaux géraniums rouges est bouché.
C’est juste à côté de chez Madame Perrin. Ils le croyaient désaffecté.