La rédemption………………………..Episode 47

Dans la rue, Pierrot rattrape Gros Sel, le dépasse sans un mot, sa tête est ailleurs. Le petit court derrière son frère qui marche à grandes enjambées. Gros sel :

« – Attends-moi ! Tu marches trop vite ! »

Pierrot :« – Dépêches-toi, les autres vont nous attendre. »

Arrivés devant le foyer rural, ils aperçoivent Tapioca, Gros Lard et Saucisse en grand conciliabule.

Tapioca :
« – Bonjour les frangins, ça va dit Tapioca ? Le papillon est toujours vivant ? »

Pierrot :
« – Bien sûr ! »

Gros Sel :
« – Comment s’est passé le retour à la maison? »

Saucisse :
“- Moi, j’ai dormi comme un loir… ”

Pierrot et Gros Sel en choeur:
“- Nous aussi. ”

Gros sel :
« – L’ambiance a été chaude à la maison… »

Tapioca :
« – Vous avez été disputés, punis ? ”

Gros sel :
« Non, c’est Pierrot, Mon père parlait du papillon et Pierrot d’un seul coup s’ en ai pris à mon père, il l’ a insulté, il lui a dit qu’il ne savait pas nous élever, qu’ il était malhonnête et même voleur »

Tapioca toujours rancunière :
« – Tu es malade Pierrot, c’ est malin pour la suite si tu es puni comment ferons-nous, c’ est la Goulue qui te monte à la tête ?

Pierrot :
« – D’abord, laisse la Goulue là où elle se trouve, c’’est mon problème pas le tien. »

Tapioca :
« – Il me serait difficile de faire autrement. Vas-y racontes… »

Pierrot :
« – À ma grande surprise, mon père n ’a rien répondu, il a tapé sur la table avec son poing, il a mangé sans un mot puis il a quitté la table et est monté se coucher.

Tapioca :
« -Mais pourquoi as-tu fait ça ? »

Pierrot :
« Hier après-midi en passant au-dessus des champs de mon père, il était là en grande conversation avec le véto, quand il a aperçu le ballon, il a fait un bras d’ honneur au Docteur Melchior. Je n’ ai pas apprécié et je le lui ai dit à ma façon. »

Tapioca :
« – Quoi, tu lui as dit que tu étais dans le ballon et que tu l’ as vu faire ce geste, tu es complètement malade mon pauvre Pierrot… »

Pierrot l ’interrompt agacé :
« – Tapioca arrêtes de toujours m’ interrompre, le Docteur Melchior te l’ a dit plusieurs fois c’ est agaçant…. Non, il croît que c ’est le véto qui me l’ a dit, comme j’ étais parti je me suis lâché. Je l’ai sonné, il s’ est tu pour le reste du repas, plus un mot. Scotché le Père.

Tapioca :
« A mon avis tu ne paies rien pour attendre, ou il a un plan auquel personne ne pense et il a besoin de toi. »

Pierrot :
« – Voilà, ce soir après l’ école, nous irons voir le Docteur Melchior au château et nous lui dirons tout. En attendant ne restons plus ensemble, et partageons nous, comme si nous ne nous entendions moins. Séparés, nous penserons moins à nos amis restés là-bas.. et nous aurons le cœoeur plus gai. »

Tapioca :
« – Tu crois, je voudrai bien parler d’eux. C’est drôle de penser que ces gens vivent dans un autre monde que le nôtre. »

Pierrot :
« – N’y pensons plus pour le moment et dépêchons nous, j’entends la cloche sonner, nous allons être en retard. Les maîtres sont devant l’ entrée, ils arranguent les retardataires avant que la porte ne soit fermée à double tour jusqu’à midi.

La journée se passe sans problème. Ils font même tous preuve d’ une certaine attention, peut-être justement pour ne pas penser. À cinq heures, ils se retrouvent sous les marronniers de la place du champ de foire et partent gaiement vers la château.

Pierrot :
« – J’ai bien travaillé aujourd’hui, tout me paraissait facile. »

Tapioca :
«- Moi aussi, j’ai tout su .»

Pierrot :
« – Et vous les petits ? »

Saucisse :
« – Moi aussi, j’ai eu un bien et un très bien sur mon cahier. »

Tapioca:
« – C’est la maîtresse qui a dû être surprise. ”

Saucisse :
« – Peut-être, mais moi, j’étais vachement content.. »

Gros Sel et Gros lard ont également très bien travaillé et la maîtresse se rend compte de leurs efforts à chacun.

Tout en parlant, ils arrivent devant la grille du château. Pierrot tire la chaînette, et la cloche égrène son mélodieux écho.

Aussitôt le jardinier apparaît :
«-Ah c’est vous !! Le Docteur Melchior vous attend ? «

Pierrot :
«- Non, mais nous voulons le voir. »

Ralph :
«- Ah ! Dans ce cas, il est dans le jardin, nous taillons les buis. »

Ralph ouvre la porte et les laisse entrer. Ils l’aperçoivent, debout au milieu de la pelouse son sécateur à la main et courent vers lui.

«- Docteur, Docteur, » crient-ils en l’ entourant, contents de le retrouver.

Le Docteur Melchior est surpris mais heureux de les voir.

Le Docteur Melchior :
« – Mais ce n ’est pas le jour ! Je ne vous attendais pas si tôt, attention si on vous remarque nous aurons des histoires.

Tapioca :
« – Nous vous défendrons Docteur Melchior, nous dirons la vérité, vous n’êtes pas ce que les gens racontent. Ils doivent savoir la vérité au village. »

Le Docteur Melchior :
« – Doucement, doucement les choses doivent s’ expliquer. Paris ne s’ est pas fait en un jour. Il ne faut jamais mettre les gens devant le fait accompli. Ne créons pas de nouveaux problèmes dans le village. Les choses se sont calmées. Asseyez-vous autour de moi et commençons par le début, comment va notre papillon. Il est chez toi Tapioca ?

Tapioca surprise qu’il continue à l’ appeler par son surnom :
« – Non Docteur Melchior il est chez Pierrot :

Le Docteur Melchior :
« – Chez l’un ou chez l’ autre, pour moi c’ est la même chose. Alors Pierrot donne moi des nouvelles … »

Pierrot :
« – Je dois tout vous dire Docteur Melchior, hier soir les choses ont été chaudes chez moi. Je vais vous raconter….

Pierrot raconte son altercation avec son père puis il se tait.

Le Docteur Melchior en se tordant le menton avec sa main:
« – C’ est la réaction de ton père qui est la plus inquiétante. Tout d’ abord, tu apprendras que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais, parfois et ça me semble le cas, appliquées au bon moment, elles ont la magie de faire prendre conscience aux autres de la situation qu ’ils ont provoquée.

Tu as deux issues possible… Le silence, tu ignores totalement ton père pendant quelque temps, mais ce sera la guerre. Tu vas devoir travailler à l’ école dix fois plus, ne plus quitter tes livres pour montrer à tous que tu as choisi ta voie et que la leur ne t’ intéresse plus.Tu devras être irréprochable.
L’ autre, fera que dès ce soir, va vers ton père et devant toute la famille, présente lui tes excuses et parle avec lui.

Fais le toujours en présence du papillon. Tu ne le sais pas, mais il a des pouvoirs soporifiques, dès qu’il a peur, il dégage un gaz qui calme. C’est sûrement une des raisons de l’ attitude de ton père d’ hier soir. Profites-en tu ne risques rien.

Tu as un avantage sur lui, il est déstabilisé mais il reste ton père. Tu dois respecter tes parents tu auras besoin d’eux pendant longtemps encore et ce sont des gros travailleurs même s’ il font quelques erreurs de jugement actuellement. Nous sommes toujours gagnant en réagisant de la sorte. Savoir pardonner et partager sont deux grands secrets de la vie.

Moi par contre, j’ai quelque chose à vous dire. Toute la journée, j’ai réfléchi, j’ai repris mes calculs et j’ ai découvert le moyen de refaire le voyage que nous venons de faire, mais surtout d’ en faire d’autres. »

Les enfants en chœoeur :
« -Quoi ? ! « On pourra retourner voir Umaguma et sa famille?

Pierrot à l’attention de Tapioca qui devient ausssitôt rouge de colère :
« – Chouette je reverrai la Goulue.

Le Docteur Melchior , n’y prête même pas attention et continue:
« – Pourquoi pas ? Moi, je crois que les dieux nous ont tracé une carte du temps avec des paramètres que je suis le seul à pouvoir déchiffrer. En équipant l’ aéronef de certaines sécurités supplémentaires, nous pourrons tous ensemble voyager à travers le temps passé, découvrir ce que fut le monde avant notre ère.

Nous pourrons partager les grands découvertes, la vie de grands hommes, l’ origine des modes, des choses ou de l’ art de vivre. »

Les enfants reprennent en choeur :
«- Nous pourrons voir tout ça Docteur Melchior vous en êtes sûr ? »

Le Docteur Melchior :
“- Et oui, je vais refaire une nouvelle fois mes calculs, préparer les voyages, tracer des cartes, préparer l’ aéronef pour ces voyages. Je vais même vous dire le lieu de notre prochain voyage. Nous irons découvrir l’ époque des pharaons.

Tapioca :
« – Nous irons à Bethlehem voir Jésus ? »

Le Docteur Melchior :
« – Chut ! dit-il, en posant un doigt sur ses lèvres. Tapioca, il va falloir apprendre ton histoire et ses époques. Dans trois semaines, ce sera les vacances de la Toussaint, nous partirons. En attendant, je vais réparer l’’intemporel. Vous irez à la bibliothèque, essayez de bien vous documenter sur cette période.

Gros Lard:
” – Saucisse et Gros Sel érudits d’histoire, je veux voir cà .”

Les deux ensemble
” – Oh Gros Lard, balaie devant ta porte, tu n’es pas meilleur que nous.”

Gros Lard:
“- je rigole…”

Le Docteur Melchior:
« – Maintenant, c’est l’heure de rentrer chez vous et travaillez. » Ah j’oubliais, prenez bien soin du papillon. Il vous sera utile. Et, n’oubliez pas, c’ est le travail qui prime désormais. »

Pierrot :« – Il va bien Docteur Melchior, mon père n’a rien compris, mais le Papillon lui si. »

La télémédecine au secours des diabétiques

Famille diabète

Diabeo®, Meos, Diasend.com…

les dispositifs de télémédecine dédiés au diabète se sont développés au cours des dernières années, avec pour objectif d’aider le patient diabétique à mieux contrôler sa glycémie et surtout au médecin d’assurer un suivi à distance.

D’ores et déjà à disposition des patients qui souhaitent participer aux études en cours, ces systèmes devraient se généraliser dans les années à venir, à condition que l’Assurance maladie accepte leur prise en charge.

Diabeo®, un outil moderne et intelligent

Le traitement du diabète de type 1 insulinodépendant
oblige les patients à surveiller régulièrement leur glycémie (avant et après
les repas, après un effort physique, le matin à jeun, etc.) et à se rendre chez
leur médecin pour réajuster le traitement. Problème : les consultations
n’ont lieu environ que tous les six mois, ce qui complique considérablement
l’analyse, a posteriori, des prises alimentaires,
de l’activité physique et de tous les paramètres qui ont pu jouer sur la
glycémie des patients au cours d’une si longue période. Résultat : rares
sont les malades qui adaptent correctement leurs doses d’insuline…

Alternative moderne au traditionnel carnet
d’autosurveillance papier des diabétiques, le logiciel électronique Diabeo®
rend ces difficultés moins contraignantes mais surtout offre une réactivité
sans précédent. Les données saisies tout au long de la journée par le malade
sont immédiatement transmises, via un serveur web, au logiciel Diabeo® qui, en
retour et en fonction des recommandations établies au préalable par le médecin,
envoie un message au patient sur son smartphone avec des propositions de
dosages de l’insuline en cas d’anomalie.

Couronné par le grand prix des trophées de
l’innovation que lui a décerné le Syntec Informatique et Orange Business
Services, ce dispositif de télémédecine a été créé par des experts cliniciens et des spécialistes de l’informatique
médicale. Il fait depuis l’objet d’une étude, Télédiab 1. Lancée en
juin 2010 dans 17 centres hospitaliers français auprès de patients
souffrant d’un diabète de type 1 chronique mal équilibré, elle a pour
objectif d’évaluer l’efficacité du suivi à distance sur le contrôle de la
glycémie et de l’moglobine glyquée, et de mesurer le temps gagné grâce à ce système, à la fois
pour le médecin et pour le patient.

Télémédecine et diabète : des résultats remarquables

Lors de sa présentation au congrès de la Société
francophone du diabète (SFD), qui s’est déroulé à Genève du 22 au
25 mars 2011, le Dr Guillaume Charpentier, chef du service de
diabétologie au centre hospitalier de Corbeil-Essonnes où a été menée Télédiab 1,
a indiqué que les résultats médicaux étaient remarquables . “Nous avons observé une
amélioration de l’hémoglobine glyquée de 0,9 %”, ce qui peut se
traduire par une réduction de 39 % du risque de progression d’une rétinopathie et de 25 % du risque d’apparition d’une microalbuminurie.

Pour le diabétologue, ces bons résultats sont dus à
une amélioration de la motivation des patients, donc de l’observance du
traitement. D’ailleurs, une enquête de satisfaction a montré que les ¾ des
patients qui avaient testé le dispositif étaient prêts à l’adopter.

Il a par ailleurs salué le fait que le système
permettait une analyse de la qualité du suivi en temps réel sans pour autant
écarter les échanges entre le professionnel de santé et le malade si besoin.
Les soignants ont en effet un accès permanent aux données hébergées sur le
serveur et peuvent à tout moment contacter le patient pour lui proposer une
consultation téléphonique afin de comprendre l’anomalie observée et réajuster
le traitement.

Un gain de temps pour les patients diabétiques

Pour ce qui est des résultats économiques, la
phase 2 de l’étude Télédiab doit les affiner. Elle est en phase de
recrutements et ce jusqu’à fin 2011. Mais il apparaît d’ores et déjà que
l’usage du logiciel a entraîné une baisse considérable du nombre de jours
d’arrêt de travail et du nombre de consultations annulées, a précisé le Dr Charpentier.
Parallèlement, l’essai TéléSAGE va être mené sur plus de 600 patients
diabétiques pour confirmer les bénéfices médical et économique du logiciel.
Elle doit porter plus précisément sur l’intérêt de confier l’initiation, le
suivi voire les consultations téléphoniques à des infirmiers spécialisés.

L’enjeu
de ces études est de taille : des résultats dépend une prise en charge par
l’Assurance maladie, probablement sous forme de forfait. En attendant une telle
décision, le Centre d’Études et de Recherche pour l’Intensification du
Traitement du Diabète (CERITD) et la société Voluntis – qui
commercialise le serveur ainsi que la gestion et la maintenance du
logiciel – ont décidé de mettre Diabeo® gratuitement à la disposition des
patients. Ces derniers s’engagent alors à participer à l’étude sur une durée de
3 ans. Seule condition : disposer d’un smartphone.

MEOS, une plateforme d’échanges

Autre système, la plateforme MEOS, compatible avec
tous les lecteurs glycémiques. Destinée à améliorer la prise en charge et le
suivi des patients diabétiques de type 1, elle n’offre pas la réactivité en
temps réel de Diabeo® mais se présente davantage comme un système d’échanges et
de communication avec les soignants.

Cette fois-ci, le patient rentre toute une batterie
de données dans un lecteur téléchargeable sur Internet : sa dernière
glycémie, sa dernière hémoglobinémie glyquée, les doses d’insuline qu’il a
prises, son journal alimentaire, etc. Ses glycémies lui sont présentées sous
forme de graphiques, pour chaque moment-clé de la journée. Le lecteur propose
également une messagerie sécurisée pour faciliter les échanges entre le patient
et son médecin (demande de rendez-vous, de renouvellement d’ordonnance, etc.).
De son côté, le médecin peut paramétrer des seuils d’alerte pour chacun
de ses patients diabétiques. Un mail atterrit dans sa messagerie dès que le
patient a effectué l’envoi de ses données.

Une étude multicentrique, financée par la SFD, doit
débuter à l’été 2011 auprès de 700 patients. Elle aura pour but de
voir si les valeurs biologiques et glycémiques sont au moins équivalentes à
celles observées lors d’une surveillance classique.

D’autres portails similaires existent à travers le
monde. Le portail américain Mycare team (à propos duquel une étude a montré
en 2005 qu’il se traduisait par une amélioration de la glycémie d’autant
plus importante que les patients recouraient à la plateforme) ou encore le
portail suédois Dia Send.com

Pas de déshumanisation de la relation patient-médecin

Aussi
performant qu’ils soient, ces dispositifs d’aide au suivi et au contrôle de la
glycémie ne dispensent pas d’une consultation médicale. “Le rythme d’une
consultation annuelle en face à face est incontournable. Mais pour les patients
bien équilibrés, tout comme pour les patients qui en auraient davantage besoin,
le rythme est à définir”, estime le Pr Benhamou.

Aucune
crainte d’une déshumanisation des relations patient-soignant, assure-t-il,
envisageant au contraire la télémédecine comme “un moyen de décharger les
médecins des tâches chronophages qui prennent du temps sur cette
relation”.

Retour au chateau des mystères…………………………Episode 46

Aussitôt
le Docteur Melchior reprend en main le ballon.

Le
Docteur Melchior :


Allez, en route pour le Château des mystères. »

Le
ballon poussé par le souffle chaud du soleil, regagne très vite sa base. En
arrivant au-dessus de Loulay, le Docteur Melchior montre quelque chose à Pierrot.
Celui-ci se penche et reconnaît son père en discussion animée avec le vétérinaire. Il est au
milieu de ses vaches dans un champ.

Le
père André aperçoit l’aéronef, il tourne la tête et dit au vétérinaire :

” – Pas étonnant que les vaches soient malades avec ce vieux fou en liberté toujours en ballon au-dessus de nos champs et de nos animaux en le montrant avec le poing serré et criant vengeance.

Le
vétérinaire Monsieur Coulon soupire. Mais quand cette histoire finira t-elle ? se dit-il.

Monsieur Coulon le vétérinaire:

“- D’abord je n’ai pas connaissance que tes bêtes soient malades, elles sont en très bonne santé et chez les autres éleveurs, c’est la même chose, la fécondité est normale et même un peu plus élevée qu’ailleurs. C’est aussi du à la qualité de l’herbe que vous entretenez par votre travail A la coopérative la production est qualifiée de qualité et toujours en augmantation. Je cois que tu fais à ce Monsieur un procès d’intention. Ce n’est pas bien et tu pourrais t’en mordre les doigts.Beaucoup de gens du village le respecte et n’aime pas ton comportement. Il fallait que quelqu’un te le dise, mêmme si cela ne te plaît pas. Tu ne gagneras jamais la mairie avec cinquante % des voix ou peut être moins encore. Tu devrais y réfléchir davantage. Moi, je vois beaucoup de monde chaque jour, et j’entend beaucoup de choses qui sont loin d’être bonne pour toi…”

André interloqué de l’audace du Vétérinaire….

” – Ah vous le soutenez vous aussi, les nantis se tiennent par la main….Je sais ce que je dis et j’aurai sa peau, je ne le lâcherai jamais…

Le vétérinaire agacé et vexé:

” – ça suffit maintenat, fais ce que tu veux , c’est ton problème, tu es prévenu. Tu es la risée du village avec tes histoires et penses que tu as une famille, fais au moins pour eux, tu ne m’intéresses plus. Même si je dois perdre un bon client, j’ai plus de travail qu’il me faut, je me fais vieux et d’en perdre quelques uns me fera le plus grand bien. Cherche toi un autre vétérinaire moins nanti. Je te raye de mes clients et de mes relations. Tu n’es plus fréquentable.

André interloqué par la réaction du vétérinaire, réagit:

” – Ne le prenez pas mal, nous pouvons discuté…j’ai le droit de ….”

le vétérinaire très énervé:

” – Avec moi, tu n’as plus aucun droit. Je ne te connais plus, tu es méchant, de mauvaise foi et tu ne fais pas honneur à ton parti. Les ragots ne sont pas la panoplie des hommes, c’est celle des collabos, des faux culs et des malhonnêtes. Bon vent et bonne chance…

Il laisse André pantois et sans voix. Il a les oreilles qui bourdonnent de la violence des mots du vétérinaire. Il vient de perdre en quelques minutes un conseiller qui a toujours servi avec efficacité la famille depuis qu’il est tout petit, un ami, un notable écouté dans le village et son vétérinaire. Le plus proche est à plus de vingt kilomètres, il aurait mieux fait de se taire.

Le vétérinaire reprend sa saccoche et quitte André sans lui serrer la main, sans même lui dire au revoir.Très remonté, il connait bien le Docteur Melchior. C’est aussi son client, il soigne ses chiens et son âne. Il le connaît depuis qu’il est vétérinaire à Loulay, près d’un demi siècle et jamais il ne l’ a entendu se plaindre, dire du mal ou parler des uns et des autres. Ce
brave vieux Monsieur ne leur a jamais rien fait, au contraire. Il va falloir
agir, ça ne peut plus durer ainsi. La jaloisie conduit souvent aux excès les plus graves, il doit faire cesser cette guérilla sans fond, ni justification.

Si
André Hillairet s’était douté qu’à cet instant son fils passait au dessus de sa
tête, il aurait eu une attaque qui l’aurai cloué sur place.

Le
ballon peu à peu perd de sa hauteur et, dans un silence d’après-midi d’été il se
pose en douceur dans le parc du château juste à côté de la pièce d’eau. Pierrot saute par-dessus bord et court attacher les cordes. Le jardinier et Ralph font la même
chose de l’autre côté et le ballon s’immobilise au sol.

Ralph
se saisit de la masse et enfonce les piquets de métal qui le fixe au sol
définitivement. Le Docteur Melchior dans sa nacelle, commence à dégonfler le ballon qui
se balance sous la brise légère de fin d’après-midi pour mieux le stabiliser. Les petits et Tapioca descendent un à
un aidés par le jardinier.

Un
peu plus loin, Rose a dressé une collation avec de belles confitures. Le Docteur Melchior s ’affaire avec attention sur son ordinateur, il sait que c’est grâce à lui qu’ils sont
de retour sur le plancher des vaches.. Il remet ses compteurs à zéro, referme
le couvercle de la boîte dont le disque dur contient bien des secrets.

Avant
de partir de la préhistoire, il a programmé deux choses, la route à parcourir
et le lieu de rencontre avec la comète. A l’arrivée il a demande à son ordinateur de lui ressortir
les bandes d ’enregistrement du chemin parcouru. Quelques minutes plus tard
l’imprimante lui a trannscrit toutes les données. Il peut suivre la voie, le chemin,
les époques de la comète du temps et de son voyage de retour. Tout y est inscrit seconde par seconde. Satisfait, il ne dit rien,
mais range les documents
précieusement. Ils nous serviront bientôt pensent-il fier d’être le seul à
posséder la carte du temps et des mouvements du ciel.

Tout
à ses réflexions, il n’entend pas Ralph lui dire :

-« Tout
s’est bien passé Docteur Melchior? »

Comme
Ralph inquiet se répète, il finit par répondre :


Oui, oui, Ralph merci. »

Bizarre,
les enfants et le Docteur Melchior ont l’air triste. Ils se regardent avec le
jardinier et haussent les épaules en pensant l’un et l’autre.

-« Si ’il
a un secret qu ’il se le garde… »

Ralph :

-« Et
vous les enfants contents de votre petit voyage ? »

Les
enfants :

«
– Oui, oui, c’était génial répondent-ils tous en cœur mais en se forçant à
sourire, mais le cœur n ’y est pas. Il viennent de laisser la-haut une partie de
leur enfance qu’ils ne retrouveront peut être jamais.

Ralph :

« Les enfants, Rose vous a préparé une collation, l’air du ciel ça creuse, profitez-en. »

Le
Docteur Melchior descend à son tour de la nacelle, et part avec eux s’asseoir sous la tonnelle. Tous se regardent en silence et chacun sait que tous pensent à leus amis Gums.

Tapioca à Pierrot;

” – Tu crois qu’ils sont déjà revenus au village ?”

Pierrot regarde le Docteur Melchior:

“- je ne sais pas, je n’ai plus la notion du temps. Docteur melchior, qu’en pensez-vous ?”

Le Docteur Melchior:

“- Ils ont du repartir immédiatement, si ils n’ont pas eu de problèmes en chemin, ils sont sur le point d’arriver.”

le Docteur Melchior ne se trompe pas, dès la disparition de l’Intemporel du ciel, Umaguma a donné le signal du départ, très vite et en silence ils ont pris le chemin du retour. Parfois, L’Ancien moins touché par le départ de nos amis pose des questions. Umaguma essaie d’y répondre mais se rend vite compte que c’était beaucoup plus facile en présence du Docteur melchior qui explique si bien les choses. Il décide de faire avec les sages et l’ancien un droit d’héritage et de lancer autour de chaque chose, chaque objet une recherche de possibilité d’exploitations, de confections, d’imitations.

L’Ancien aura la charge d’expliquer les images du livre aux enfants et de copier les images de ce qu’ils voient sur les murs de leurs cavernes. Ils doivent désormais laisser une trace de leur histoire quelque part. Chacun des sages aura un programme à respecter et il devra le faire appliquer. Ils va s’organiser pour améliorer leurs conditions de vie comme savent le faire les gens des autres époques. Pour cela ils leur faut des outils ils devront donc les fabriquer.

Les monstres oiseaux, sont rentrés avec la chaleur, le chemin est sans danger et à par l’arrêt pour récupérer les carcasses des oiseaux tués par le Docteur Melchior à l’aller le chemin se fait d’une seule traite. En moins de deux heures ils arrivent sur la place de leur village et chacun part vacquer à ses occupations personnelles.

Umaguma demande aux Sages et à l’Ancien de se retrouver le soir à la fraîche pour faire le point et décider des mesures à prendre. Puis il se retire dans sa grotte car il doit lui aussi organiser sa vie. Uma et les Umagums ont regagné leur nouvelle grotte et chacun essaie d’y trouver sa place.

La Goulue s’habille désormais comme Tapioca, La peste ne peut pas car les vêtements sont trop grands mais elle aussi s’inspire grandement des couleurs même uma a enfilé une de ses tuniques bariolées. Les Naufragés ont bien marqué les esprits et c’est ce que ce dit Umaguma en rentrant chez lui et les voyant tous appliquer la mode des temps modernes. Heureux mais triste, il se retire pour réfléchir à l’organisation de sa nouvelle vie et à ce qu’il va proposer ce soir au Grand Conseil des Sages de ce soir.

Pendant ce temps Ralph et le jardinier sortent leurs affaires de la malle, et
sans oublier le fameux papillon géant dans sa cage de lianes tressées et le
ramènent à côté d’eux.

Tapioca:

” – Il a bien supporté le voyage, c’est étonnant ?”

Ralph:

” – Mais d’où vient t’il, je ne l’avais pas vu au départ” vous êtes passé par le zoo de Chizé.”

le Zoo de Chizé est une réserve naturelle, une forêt qui abrita après la guerre un camp américain. A leur départ, suite à une décision du Général De gaulle, ils rentrèrent chez eux laissant inoccuppés des logements neufs ou habitaient les militaires et de vastes hangards où ils stockaient leur matériel. L’endroit fut réaménagé et un zoo de petits animaux s’y développe. Ils élèvent des insectes, des serpents, des poissons, des fleurs et de petits animaux en espèce protégé car en voie d’extinction.

Le Docteur Melchior à Ralph:

” – je t’expliquerai, oui nous nous sommes posés chez un ami du côté de Sarlat en Dordogne et j’ai récupéré le papillon pour les enfants, il est très rare….”

Ralph en connaîsseur:

” – Rare je veux bien le croire, il est même unique, je n’en ai jamis vu de si beau même en photo. ”

Une lourde ambiance semble envahir la tonnelle et Ralph se retire en ce demandant ce qui a bien pu arriver la haut.

Ralph:

” – Docteur Melchior, sans vouloir vous importuner, la sécurité de la nacelle et le cookpit de protection ont disparu, toutes les sécurité sont arrachées, déchiquétées même, plusieurs filins sont coupés ou abîmés, les lanières sont en lambeaux, vous avez du prendre un sacré coup de tabac…De plus nous avions changé les panneaux avant de partir, la coque de toile était remise à neuf. Il ya une réparation, très bien faite d’ailleurs mais elle se voit. Je l’ai aperçu en repliant la toile.

Si vous devez repartir en voyage, je devrais réparer toutes ces choses. Tout ceci me parait incompréhensible vu le temps qu’il fait et j’avoue que je suis inquiet. Le principal c’est que vous soyez tous là sains et saufs….Tout ceci est quand même très bizarre.”

Le Docteur melchior:

“- Tu as raison, nous verrons tout ceci demain, nous avons eu un petit incident qui nous a secoué, de toute façon je savais bien que tu le verrais et qu’il faudrait bien réparer si je veux me resservir de l’Intemporel. Nous sommes tous encore sous le choc et nous sommes fatigués. Je vais me retier dans mes appartements et le spetits vont regagner leur maison pour se reposer. merci Ralph. A ce soir pour le dîner. ”

Ralph discret, comprenant que le Docteur Melchior n’ a plus besoin de lui se retire sans en rajouter. Il est quand même très inquiet et vu l’état de choc des enfants, ils ont du subir le même traumatisme. Ils n’en sont surement pas la cause. C’est tout au moins ce qu’il pense en s’éloignant pour aller finir de rentrer l’intemporel dans son garage.

Chacun à envie de rentrer chez soi, de s ’isoler pour essayer de faire la part des
choses. Ils prennent enfin congé du Docteur Melchior, mettent leur sac sur leur dos, Pierrot se saisit de la cage et
ils quittent le château après avoir poliment salué tout le monde.

Pourtant avant de repartir, Tapioca s’approche du Docteur Melchior et l’embrasse sur les deux joues. Deux gros smacks claquent et elle lui dit:

“- Merci, je vous aime de tout mon coeur, merci pour tout, je ne vous oublierai jamais et reposez -vous, nous en sommes qu’au début, il nous reste le monde à découvrir. Aujourd’hui ce n’était qu’une mise en bouche. Merci. Et elle l’embrasse une seconde fois et tous de répéter derrière elle:

Merci Docteur Melchior, merci de tout notre coeur.

Emu aux larmes, il se retire en pensant: “- Quels bons petits j’ai rencontré, merci mon Dieu, Merci.”

Rose
est vexée, personne n’a touché à son buffet, la prochaine fois se
dit-elle ils se brosseront :


Oh, ces enfants sont insupportables, mais que fait donc le Docteur Melchior
avec eux ?»

Mais les enfants sont ailleurs, ils n’ont que faire de ses
jérémiades et ils quittent vite le château.

Ralph les accompagne jusqu’à la petite porte à côté de la place de l’Egise, il vérifie que la voix est libre et chacun passe dans la rue et retourne chez eux d’un pas alerte.

Comme
d’habitude, ils en font le tour et remonte par la rue qui rejoint la grand-place de la mairie en silence chacun pensant à Umaguma, Uma, Bec d’anguille,
Moule à gaufre, Feuille de choux, La Peste, la goulue, le vieux sage, les
Zungayas, les dinosaures, les oiseaux monstres, les ours, le dipodocus…etc.

Que
n’ont-ils pas à raconter .…Ils pensent à ce qu ’ils viennent de vivre, un
conte, une histoire, une aventure, un rêve mais plus encore, ils ont acquis grâce
au Docteur Melchior une la connaissance essentielle pour leur futur, celle du
passé, celle de bases sur lesquelles ils vont pouvoir construire leur vie. Qui pourrait imaginer ce qu’ils viennent de
vivre ?

Pierrot
et Gros Sel raccompagnent Tapioca, Saucisse reste à la charcuterie de ses parents et Gros
lard va embrasser sa grand-mère. Aujourd’hui, pas besoin de se promettre le silence, de
toute façon qui les croirait ?
Il y a des choses qui ne se partagent pas. Pierrot et Gros Sel rentrent
à la ferme, posent la cage au milieu de la
cuisine, prennent chacun un verre de lait pour se rafraîchir et le monte dans leur chambre. Il n’ose pas imaginer la tête que fera leur mère quand elle verra le superbe papillon géant.

Il
est si beau quand il ouvre ses ailes. La finesse de ses couleurs, de ses membranes est légère, élégante peinte par un artiste subtil au talent magique. Des points de chaque côté de la pointe des ailes ressemblent au scintillement des plus beaux brillants des joyaux. Ces papillons sont comme
un symbole de lumière et de vie. Ils sont vivants, ils ont 7353 ans. Un record
que la science aura bien du mal à expliquer. Le plus étonnant, c’est que le
papillon est résisté à la remontée du temps et qu’il soit toujours en vie. ce que Pierrot et tous ignorent , c’est que ce papillon à bien d’autres propriétés.

Pierrot
s’allonge avec son petit frère sur le lit, leurs yeux fixés sur le plafond, puis Pierrot et Gros Sel regardent le papillon.
Sans lui, devant leurs yeux, ils pourraient croire qu’ils ont rêvé, bien que dans
leur sac ils aient ramené quelques silex en pierre de taille, des ossements
divers et les dents du dinosaure abattu.

Tout
en réfléchissant, ils se taisent, ne répondant même pas à leur grand-mère qui
leur crient des choses qui n’ont plus pour eux aucun sens en sortant de sa chambre. Chez les autres, le
même scénario se renouvellent, ils sont tous K0. Ils ont besoin de repos, le souvenir de leurs amis perdus
est trop proche pour qu’ils les oublient.

Demain,
les choses iront peut-être mieux, mais la blessure ne se refermera plus jamais.
Le soir, Germaine arrive et demande à la Grand-mère:

” – Où sont les enfants ?

La Grand-mère avec son pouce dressé tout droit vers le haut:

Ils sont dans leur chambre, ils sont rentrés, ils ont bu un verre de lait, et sont montés dans leur chambre. Depuis silence, pas un bruit, jr ne sais même pas si ils ont faits leurs devoirs?

Germaine:

” – Les devoirs ils les ont fait hier, j’ai vérifié et j’ai même fait réciter la récitation à Gros Sel, il l’a savait par coeur…” je monte leur faire la bise. ”

La Grand-mère:

Mais tu les couves de trop, tu es pire qu’une Mère poule.

Germaine:

Il vaut mieux ça que le contraire dit elle en montant l’escalier.

Arrivé dans la chambre, son regard tombe sur le
papillon.

Mais
où l’avez-vous trouvé?

Pierrot et Gros Sel:

” – C’est
un papillon, regarde comme il est beau , il est aussi gros que le chat mais il
est en cage, Maman, un papillon, ce n’est pas dangereux.

Germaine:

Mais d’où vient t’il ?

Pierrot

” – C’est le Monsieur de l’autre fois, il est revenu comme il déménage il se sépare de sa collection, il nous a donc offert celui-ci et nous à dire d’y faire très attention car il est vivant.

Germaine embrasse ses enfants avec toute l’affection d’une mère et dit en redescendant :

” – D’accord,
mais c’est bizarre une bête pareille. Un peu angoissée, elle va dans sa
cuisine pour préparer le dîner. Ah ces enfants, il leur arrive toujours des aventures extraordinaires.
En pensant cela, elle ne peut se douter un instant à quel point elle est proche de
la vérité. Elle pense aussi que cette fois encore l’histoire du papillon va faire de nouvelles vagues…Elle est loin d’avoir tort….

A suivre…